Initiative NCA - Valérie

Initiative NCA - Valérie Ammirati : "il faut mobiliser toutes les énergies"

La plateforme Initiative Nice Côte d’Azur accompagne les créateurs ou repreneurs d’entreprises par du conseil, du soutien, du financement et... ça marche !

À quels secteurs d’activité appartiennent les candidats ?

Très variés. Tous les secteurs sont concernés. C’est plutôt dans le commerce et l’artisanat traditionnel, mais il y a aussi des projets dans l’innovation. Les candidats sont de tous profils et de tous âges, avec 39% de femmes.

Comment se calcule le prix de revient d’un emploi ?

Nous le calculons par rapport à notre budget de fonctionnement qui est de 500 000 euros. En le divisant par le nombre de créations, on obtient le prix de revient d’un poste créé, soit 1 100 euros. L’an passé, Initiative Nice Côte d’Azur a créé neuf emplois par semaine. Nous avons aussi un budget "prêts", financé par les banques et les institutionnels : ces organismes nous confient de l’argent pour qu’à notre tour nous le prêtions aux entrepreneurs. Il se réalimente quand les créateurs nous remboursent.

Vos objectifs cette année ?

Nous voulons augmenter notre visibilité. Nous ne touchons que 2% des entreprises créées sur le territoire de la Métropole et sur la communauté de
communes du Pays des Paillons, c’est insuffisant. Ma priorité pour cette première année de mandat, c’est de nous faire davantage connaître. Nous nous sommes d’ailleurs engagés en ce sens auprès de la Région à doubler notre taux de pénétration en cinq ans.

Des axes particuliers ?

Oui, nous voulons travailler sur la revitalisation du moyen et du haut pays, mais aussi sur les "boutiques à l’essai" qui sont en cours de validation avec la Métropole sur les secteurs de Nice et de Saint Laurent-du-Var. Ce concept permet à un candidat créateur de tester son emplacement - jusqu’à deux fois six mois - avant de reprendre le bail. Enfin nous voulons avoir une action forte dans les quartiers prioritaires de la ville, pour aider tous ces jeunes plein d’énergie et de talent à se lancer.

Pas d’inquiétudes sur le financement de vos actions ?

En ces temps, les fonds publics sont une source aléatoire de financement et, sur le long terme, on ne sait pas comment les choses peuvent évoluer.
Nous allons donc développer les partenariats avec les entreprises privées pour trouver des gens qui veulent s’engager à nos côtés pour rassembler des fonds et continuer à développer les actions de notre plateforme de façon pérenne.
Nous avons aussi la chance que la Région nous accompagne car elle a fait de la création d’entreprise l’une de ses priorités.

Et du côté des banques ?

En ce moment, elles sont assez engagées dans la création, cela fait partie de leur axe de développement. Quand les candidats sont passés par notre expertise et notre comité de sélection, elles regardent avec intérêt les dossiers car elles savent que c’est "du sérieux" : le projet a été préalablement étudié par les analyses d’un expert comptable, d’un avocat, d’un assureur, d’un chef d’entreprise.

De quoi ont aussi besoin les créateurs ?

Qu’on ne leur mente pas : il ne faut pas leur dire "c’est facile et tout va aller bien". Il y a une grande hypocrisie dans le discours sur la création. Il faut les encadrer, nous sommes là pour ça, pour que la viabilité de leur projet soit validée objectivement.

Et pour les repreneurs ?

C’est la même problématique, mais il faut en plus les convaincre que ce n’est pas parce que l’entreprise existe déjà que ce sera plus facile.... Sauf que l’on constate qu’ils ne sont pas forcément tous faits pour être chefs d’entreprise, je pense en particulier aux personnes qui reprennent des restaurants alors qu’ils ne connaissent pas les bases du métier.

Concrètement, comment se passe l’accompagnement ?

En plus des permanents qui assurent un suivi régulier des créateurs, ceux-ci peuvent avoir des parrains avec qui ils doivent s’entretenir plusieurs fois par an. Nous avons aussi des "coachs", qu’ils peuvent rencontrer de
façon plus informelle, les consulter par téléphone pour une aide.

Et s’il y a des problèmes en cours de route ?

Un comité d’urgence se réunit pour regarder les difficultés et mobiliser les partenaires utiles pour aider.

Quel sont les rôles des experts comptables et des avocats ?

Les experts comptables interviennent à trois niveaux : au début pour vérifier si le projet est sain et pour commencer à aiguiller le candidat. Puis ils
travaillent dans le pré-comité pour valider le business-modèle. Enfin, ils siègent au comité de validation des prêts d’honneur. Même démarche pour les avocats, qui conseilleront principalement sur la structure juridique adaptée, les contrats, les baux.

Propos recueillis par
J.-M. CHEVALIER

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