Interima : Pionnière (...)

Interima : Pionnière dans la RSE

La PME spécialisée dans le travail temporaire, le recrutement, la formation et le conseil, est l’unique entreprise des Alpes-Maritimes à avoir atteint, en juin, le niveau « exemplaire » du label de l’AFNOR.

« C’est une fierté de se dire que nous faisons partie des entreprises engagées  », se réjouit Marc Raiola, fils du fondateur d’Interima, dirigeant et mandataire légal. « C’est la reconnaissance, par des éléments extérieurs, du niveau d’implication d’une démarche globale de RSE au sein de notre fonctionnement. J’ai été celui qui a initié cette démarche mais j’ai passé le relais et aujourd’hui les principaux pilotes de la démarche sont Sylvie (Ribaut, directrice générale), Clélia (Cassé, directrice des opérations) et Loïc (Rotondaro, chargé RSE) », poursuit Marc Raiola, convaincu que «  toute démarche RSE nécessite forcément une implication de la direction ». Interima, créée en 1978 par son père, Pascal Raiola, et qui a pour devise «  Travailler autrement  », s’est tournée vers la responsabilité sociétale des entreprises (RSE) en 2011. «  La raison pour laquelle on s’est lancé dans la RSE c’est que, depuis que je suis arrivé chez Interima, nous avons eu cette volonté, au départ avec mon père puis avec Sylvie et Clélia, d’utiliser des démarches structurantes pour nous aider à avancer et à grandir  », explique le dirigeant. « Nous nous sommes appuyés sur un certain nombre de démarches d’accompagnement, notamment celles de la CCI. Et puis l’union patronale (UPE 06) proposait en 2010 une démarche qui s’appelait Performance globale 06 pour déployer un début de démarche RSE. On s’est dit que c’était intéressant alors nous avons bossé notre gouvernance car il faut être convaincus », assure Marc Raiola. « Beaucoup d’entreprises qui s’engagent dans une démarche RSE sont contraintes, soit par des clients soit par des banques, mais ce sera moins concret et moins performant si c’est contraint  », appuie Loïc Rotondaro.

De gauche à droite : Annie Lepetit, responsable clients régionaux et formation ; Alexandra Djerfi, directrice des agences de Carros et Nice ; Marine Dehner, chargée de mission RSE et SST ; Clélia Cassé, directrice des opérations. ©Groupe Interima

« Il a tout décortiqué »

«  La force d’Interima c’est que ce n’est pas venu d’une contrainte externe, c’est vraiment venu d’un constat interne qui a amené à cette prise de conscience et à cette démarche RSE qui aboutit aujourd’hui », ajoute-t-il. L’attribution du niveau « exemplaire » du label Engagé RSE de l’AFNOR, le plus élevé qui soit (4 sur 4), intervient après six ans au niveau « confirmé » (3 sur 4). Clélia Cassé reconnaît que l’entreprise voulait «  aller plus loin  » après le programme Performance globale de l’UPE06. «  Au bout des deux ans, il n’y avait pas de label et on trouvait cela dommage donc nous avons décidé de souscrire à un label. À l’époque c’était LUCIE et l’AFNOR puisqu’ils travaillaient ensemble. Nous avons eu ce label pour la première fois en 2013 », raconte la directrice des opérations. « En 2018, nous avons changé de label  », poursuit Marc Raiola. «  L’AFNOR a développé son propre label. Ils nous ont demandé de choisir et nous sommes restés avec l’AFNOR. C’est un label exigeant, il faut un niveau de maturité et il est quasi impossible de démarrer une démarche RSE et d’arriver au niveau exemplaire ». Loïc Rotondaro confie qu’un « auditeur est venu pendant trois jours  » et qu’il « a tout décortiqué. Il a parlé aux salariés permanents, aux salariés intérimaires, aux clients, aux partenaires, aux fournisseurs ». Clélia Cassé avance un avantage non négligeable du label : « Quand nous répondons à des appels d’offre, on nous demande quelle est notre démarche RSE. En temps normal, il faut beaucoup argumenter. Mais quand vous êtes labellisés, vous joignez le label et c’est réglé  ». La PME niçoise ne se considère pas pour autant arrivée après cette reconnaissance qui en fait une pionnière dans le département. « C’est une démarche d’amélioration continue  », prévient Marc Raiola.

De multiples actions dans les sept piliers de la RSE

©CCI

Interima s’attache à répondre aux sept piliers de la démarche RSE avec toute une série d’actions et d’initiatives. « Notre challenge est d’arriver à intégrer tous les changements sociétaux en gardant notre positionnement  », souligne Marca Raiola. « Et en restant centré sur l’humain, parce qu’aujourd’hui ‘travailler autrement’ c’est ça  », complète Clélia Cassé. « C’est en partant de nos enquêtes sur les salariés permanents, tous les deux ans, que nous déclinons des actions », explique la directrice des opérations. Il est possible de citer, entre autres actions :
- Pour les droits de l’homme : la signature des chartes de la Diversité et de la Parentalité ;
- Pour la gouvernance : l’intégration de la RSE dans chaque axe de la stratégie du Groupe Interima (1) ;
- Pour les bonnes pratiques des affaires : la mise en place d’une charte des achats responsables à destination des fournisseurs ;
- Pour les questions relatives aux consommateurs : la création d’Interima Compétences pour diffuser la RSE auprès des clients ;
- Pour les relations et conditions de travail : onze avantages sociaux pour les salariés permanents (super bonus, happy time, participation aux bénéfices, congé anniversaire, carte ticket-restaurant, 1 % logement, 14 demi-journées de RTT par an, congé parent, véhicule 5 places, temps de travail hebdomadaire choisi, congé solidaire et séance de réflexologie annuelle) ;
-  Pour l’engagement sociétal  : un investissement de la direction et de collaborateurs dans des mandats locaux : conseil de prud’hommes, Entreprises pour la Cité, Réseau Entreprendre… ;
- Pour l’environnement : réalisation du bilan d’émission de gaz à effet de serre du groupe.


(1) Le groupe Interima est composé de la SAS Interima, l’entreprise historique créée en 1978, qui gère les bureaux de Nice, Antibes et Carros et le cabinet de recrutement à Cagnes-sur-Mer et de la société Interima Provence, créée en 2002, qui gère les bureaux de Grasse, Cannes et celui spécialisé dans le BTP. Il y a également un organisme de formation, Initia’pro, un cabinet de conseil et d’accompagnement opérationnel, Interima Compétences, et en association avec le groupe La Varappe (Aubagne), une ETTI (entreprise de travail temporaire d’insertion), Eureka Interima.

Le label « Engagé RSE » de l’AFNOR, une référence

©AFNOR

Ce label de l’AFNOR (Association française de normalisation) permet « d’évaluer la maturité des démarches RSE des organisations sur la base de l’ISO 26 000, norme internationale qui définit le périmètre de la RSE autour de sept piliers : la gouvernance de l’organisation, les droits de l’Homme, les relations et conditions de travail, l’environnement, la loyauté des pratiques, les questions relatives aux consommateurs, les communautés et le développement local ». Le ministère de la Culture relève que l’AFNOR « décerne des labels qui attestent de l’exemplarité de la volonté d’une institution publique ou privée, selon un strict cahier des charges constitué par l’État, les professions et les partenaires sociaux ». Le label Engagé RSE s’adresse à tous les types d’organisations (entreprises, associations ou territoire) et quelle que soit la maturité en RSE, la taille de l’entité ou son secteur d’activité. L’AFNOR comptabilise 640 entreprises labellisées dans cette communauté « Engagé RSE » en France. Sur ces plus de 600 entreprises distinguées, 16 % sont au niveau exemplaire.
Dans les Alpes-Maritimes, Interima est un cas unique.
Dans la Région Sud, elle est accompagnée pour le label Engagé RSE au niveau exemplaire de la PME GMDF – Gabriel Meffre (producteur et négociant en vin), située à Gigondas (84), et de l’ETI marseillaise Villages Club du Soleil (tourisme social et solidaire). Selon une étude menée par le groupe AFNOR fin 2019 auprès de 400 entreprises, les effets d’une démarche RSE sont très largement positifs : pour l’image (un engagement plus fort des collaborateurs et une meilleure attractivité dans 80 % des cas), pour l’activité (la RSE est source d’innovation pour 78 % des entreprises consultées et source de différenciation pour 75 %), pour le chiffre d’affaires (en hausse pour 38 % des entreprises) et pour la rentabilité (en hausse dans 40 % des cas).

Photo de une (détail) : Marc Raiola, Clélia Cassé et Loïc Rotondaro. ©S.Guiné

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