L'École 42, « un monde (...)

L’École 42, « un monde à part »

En liquidation judiciaire il y a bientôt un an, l’école niçoise du réseau 42 a retrouvé de sa superbe grâce à la CCI Nice Côte d’Azur, soutenue par des fonds publics et privés. Rencontre avec des apprenants.


Iman affiche aujourd’hui un large sourire car elle a sûrement « trouvé sa voie » après plusieurs changements de trajectoire et de nombreux doutes. « Je me suis beaucoup perdue dans mon parcours post-lycée », reconnaît l’étudiante, qui après avoir eu son bac à 16 ans, n’a pas réussi à obtenir le concours de médecine et a fini par tourner le dos à quatre années d’études de biologie à l’issue d’un stage en laboratoire qui l’a fait «  beaucoup réfléchir  ». Elle s’est alors tournée vers le journalisme dans l’idée de devenir journaliste scientifique. Mais en plein Covid à la sortie de sa formation, elle n’a pas trouvé de travail. C’est son petit frère, passé par 42 et qui s’y est beaucoup plu, qui la convainc d’essayer. «  J’ai eu une très bonne surprise. Je ne m’attendais pas du tout à aimer l’informatique, ce n’est même pas un domaine que j’avais envisagé avant. Je m’y plais bien. Beaucoup de gens ont tendance à dire que le code, cela peut être frustrant mais je trouve que c’est très gratifiant. Dans ce que je faisais avant, il faut longtemps avant de voir le fruit de son travail... La pédagogie m’a convaincue. En général quand je dois expliquer 42 à une personne extérieure j’ai tendance à dire souvent que c’est un peu un monde à part parce qu’il existe une communauté qui est propre à 42. C’est très différent de ce que j’ai connu ailleurs ».


Bryan est en pleine reconversion professionnelle. Second boucher dans une grande boucherie pendant une dizaine d’années, il n’en «  pouvait plus », essoré par les horaires. « Même si je gagnais très bien ma vie ». L’informatique ? «  Je bidouillais dans mon coin à la maison mais je ne me suis jamais dit je vais me reconvertir là-dedans ». Comme Iman, il ne regrette pas. La piscine, cette épreuve marathon permettant de sélectionner les candidats, reste pour lui «  l’un des meilleurs mois de (sa) vie. On code 7 jours sur 7 pendant un mois et quand on rentre chez nous on a l’impression qu’il nous manque quelque chose ». Ce qu’il apprécie c’est le “peer-learning”. « Quand a un problème on demande à son voisin, on apprend aussi à son voisin comment progresser. On apprend à apprendre, et ça c’est bien. On peut avoir zéro notion et on apprend vraiment tout sur le tas. Quand on ne connait rien, on apprend encore plus vite ».

Photo de Une : Iman et Bryan ©S.G

deconnecte