L'économiste Jean-Pierre

L’économiste Jean-Pierre Petit, invité du MEB, pointe une hausse généralisée des tensions à l’échelle mondiale

Le vendredi 13 septembre, le Monaco Economic Board (MEB) a donné le coup d’envoi de sa saison d’automne à l’Hôtel Hermitage Monte-Carlo, en partenariat avec Jutheau Husson, courtier en assurance et membre fidèle du MEB. L’événement a été marqué par l’intervention de l’économiste Jean-Pierre Petit, Président des Cahiers Verts de l’Économie, qui a dressé un tableau détaillé de la situation économique mondiale.

Jean-Pierre Petit a commencé par évoquer une hausse généralisée des tensions à l’échelle mondiale, qu’elles soient économiques, militaires, commerciales, technologiques ou énergétiques. Ces tensions entraînent un renforcement des restrictions commerciales, affectant négativement la croissance économique globale. Seule exception notable : l’Inde, dont l’économie est en pleine ascension.

Les États-Unis continuent eux-aussi de tirer leur épingle du jeu. L’économiste attribue ce succès à la faible dépendance énergétique extérieure du pays, à son système productif flexible, aux décisions rapides des autorités et à une politique monétaire efficace menée par la Réserve fédérale. La montée en puissance de la productivité américaine, en progression depuis deux ans, est également un facteur clé. Jean-Pierre Petit estime que le résultat des élections présidentielles américaines ne devrait pas changer la donne, même si une victoire de Trump pourrait rendre les relations commerciales avec l’Europe plus tendues.

Du côté de la Chine, l’expansion semble plafonner . Malgré une industrie performante, notamment dans le secteur des voitures électriques, une indépendance croissante vis-à-vis du reste du monde et une influence étendue grâce aux Nouvelles routes de la soie, le pays fait face à des obstacles. La productivité chinoise stagne, le secteur immobilier est en crise et la population est en déclin.

En Europe, l’analyse est plus sombre. Jean-Pierre Petit souligne que le continent est en perte de vitesse, paralysé par des réglementations lourdes et un processus décisionnel complexe. Le vieillissement de la population, le retard technologique, la guerre en Ukraine et les limites du modèle allemand aggravent cette situation. La France n’échappe pas à cette tendance. L’économiste pointe une instabilité politique qui pèse sur les actifs financiers et une confiance économique fragile, d’autant plus avec les discussions budgétaires et les révisions des notes souveraines.

Sur le plan monétaire, Jean-Pierre Petit prévoit une poursuite de la baisse des taux d’intérêt par les banques centrales, une politique destinée à modérer les anticipations d’inflation. Selon lui, cette stratégie est réussie, et cela sans provoquer de récession : “Bravo la FED !”

En conclusion, l’économiste et le Président des Cahiers Verts a partagé ses conseils en matière de stratégie d’investissement. Il recommande de privilégier les obligations souveraines et privées de bonne qualité, en particulier la dette émergente, tout en évitant la dette japonaise. L’or, le franc suisse et le renminbi chinois figurent également parmi les actifs à surpondérer. Sur les marchés actions, les opportunités restent rares, avec quelques exceptions dans les infrastructures et les services. Enfin, il déconseille une trop forte exposition au secteur technologique à court terme, prévoyant un éclatement probable à court terme de la bulle.

Les 130 décideurs présents ont accueilli avec intérêt ces perspectives, confirmant la valeur ajoutée de ces conférences pour orienter leurs décisions.

Visuel de Une : ©MEB / P.H. Sébastien Darrasse

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