La Fédération des Offices

La Fédération des Offices Publics de l’Habitat lance la mobilisation contre le coup de massue porté au logement social dans le projet de loi de finances 2018

Le président de la Fédération nationale des Offices Publics de l’Habitat, Alain Cacheux, a tenu ce jeudi 28 septembre une conférence de presse à Strasbourg, lors du congrès HLM.

En présence de directeurs généraux et présidents d’OPH, il a rappelé la position de la Fédération des OPH et du mouvement HLM suite à l’annonce du projet de loi de finances 2018 et des mesures relatives au logement social.
« Ce projet est une volonté affichée de détruire le modèle économique du logement social  », a-t-il affirmé. « Notre pronostic vital est engagé ».

Dès lors que l’APL baisse forfaitairement de 60€/mois, la baisse de loyers repré­sentera une perte de recettes (et donc d’autofinancement) de 822 millions d’euros par an soit plus de 80% de l’autofinancement cumulé des offices en 2015 (980 M€) ! Concrètement, ce sont 6 milliards d’euros d’investissements en moins chaque année.

« Cette mesure est triplement injuste », a encore précisé le président. Au moment où l’on demande au monde HLM plus d’1,7 milliard d’euros d’efforts pour l’année 2018, pas un euro n’est demandé au parc privé, pourtant principal responsable des hausses de loyers. Par ailleurs, les organismes vont se retrouver d’autant plus pénalisés qu’ils auront eu une politique d’attribution généreuse. Les 256 offices publics de l’habitat ce sont 2,5 millions de logements. 54% de nos 1,3 million de locataires bénéficient de l’APL.

Enfin, au moment où on crée un ministère de la cohésion des territoires, ces mesures fragilisent encore d’avantage les offices qui, dans les zones rurales et les villes moyennes déjà en difficulté, sont souvent les derniers opérateurs publics.

Pour Philippe Bies, président de l’office public de l’habitat Cus Habitat (OPH de la métropole de Strasbourg) : « Cus habitat, c’est 20 000 logements. Avec la baisse de 60 euros, c’est 8,6 millions de pertes sur un an. Or notre autofinancement est de 6 millions d’euros. On va être obligé de réduire de manière conséquente dès 2018 nos investissements. Idem pour le programme de rénovation urbaine. Nous avons su évoluer, mais là il s’agit d’une attaque contre le modèle, sous couvert de réduction budgétaire, on fait payer au logement social les dérives du privé. »

À l’heure où le gouvernement annonce une baisse d’au moins 3 milliards d’euros de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF), cadeau fait aux 6000 français les plus riches, il s’attaque aux service public du logement, et à travers lui aux 11 millions de locataires HLM.

Un plan d’action avec les offices

Un plan d’action est en cours d’élaboration avec les offices, en lien avec le mouvement Hlm dans son ensemble. Proposé mercredi soir à quelques 300 représentants d’OPH, d’association de locataires et partenaires sociaux, a été largement approuvé. De nouvelles propositions ont même émergé.

La Fédération va tout d’abord adresser aux offices :

Un argumentaire technique et politique sur les graves dangers que représente ce projet de loi de finances pour le mouvement HLM, régulièrement réactualisé,
Un modèle de lettre type de sorte que tous les présidents écrivent à leurs locataires pour leur expliquer la mesure et ses impacts ;
Une affiche pour tous les halls d’immeubles...

À noter que la Fédération a signé l’appel « Vive l’APL » et relaiera l’appel à manifester du 14 octobre.

D’autres actions sont prévues, avec une forte mobilisation sur le terrain. Tous les acteurs présents en ont convenu : le combat ne fait que commencer.

À propos de la Fédération des OPH
La Fédération nationale des Offices Publics de l’Habitat est l’organisation professionnelle regroupant l’en- semble des 256 Offices Publics de l’Habitat (au 1er janvier 2017), dont le parc immobilier de 2,4 millions de logements accueille près de 5 millions de personnes, soit 8 % des ménages en France.
Les Offices Publics de l’Habitat sont des Établissements Publics locaux à caractère Industriel et Commer- cial (EPIC) rattachés à des collectivités territoriales (communes ou départements) ou à leurs groupements (EPCI).
La Fédération défend les intérêts de ses adhérents et les représente auprès des instances nationales et des pouvoirs publics. Elle leur apporte également son expertise dans les domaines juridique, financier et technique.

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