La nouvelle Ligne avance

La nouvelle Ligne avance à petite vitesse...

Il n’a fallu que cinq années pour construire une voie de chemin de fer entre Paris et la Côte d’Azur. Elle avait été promise, comme une récompense, aux Niçois par Napoléon III, si ceux-ci décidaient lors du référendum de 1860 de rattacher leur destin à celui de la France.

La suite, on la connait : le train a relié notre région à l’Europe, permettant d’abord aux familles aisées de venir s’établir sur les rivages de la grande bleue, avant d’amener la richesse par la multiplication des échanges économiques et le tourisme de masse.
C’était il y a un siècle et demi. Une éternité.
Aujourd’hui, c’est l’ouest de la France qui va tirer bénéfice de la création de lignes à grande vitesse sur lesquelles les TGV fileront bien plus vite que les vents du dérèglement climatique. Dans quelques jours, Bordeaux ne sera plus qu’à deux heures de train de Paris. C’est-à-dire que cette métropole sera plus proche en temps de la capitale que nous ne le sommes de notre voisine Marseille...
On imagine très bien les avantages que la ville d’Alain Juppé va tirer de la mise en service de cette nouvelle LGV : plus d’échanges, plus d’entreprises décentralisées, plus d’emplois...
Même chose pour Rennes, désormais à 1h30 de la gare Montparnasse, pour Tours, pour Nantes et La Rochelle, vers qui les TGV fileront jusqu’à 320 km/h dès cet été.
Il aura fallu vingt-cinq ans d’efforts et de combats pour que ces lignes du grand ouest soient réalisées. Il aura aussi fallu faire appel au privé pour financer ces travaux colossaux.

Et nous dans tout cela ?

Trop compliquée à réaliser - il fallait traverser des agglomérations et des vignobles - trop chère aussi : la LGV qui devait rapprocher Nice de Paris a été mise sur la voie de garage au profit d’une "ligne nouvelle". Celle-ci doublera la ligne unique actuelle saturée avec 280 trains/jour. Ce projet, avec une partie du parcours en tunnel souterrain, desservira les villes du littoral jusqu’à Marseille. Il ne reste qu’à finir les études, convaincre les réticences, il y en a, par exemple Biot qui craint un impact négatif sur son environnement. Et last but nost least, boucler un budget pharaonique. On aura alors gagné un peu de temps pour aller prendre son café sur le vieux port.
D’ici là, nous resterons encore à Nice au bout du monde pour - au moins - une quinzaine d’années... si tout va bien.

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