Le climat est à la taxe,

Le climat est à la taxe, houille, houille, houille !

Bottrop et Ibbenburen : pour nous, cela ne dit rien du tout, mais pour les Allemands, cela veut dire beaucoup… Ce sont les noms des deux dernières mines de houille en service dans la Rhur. Elles vont fermer définitivement d’ici un mois, promettant au Pôle emploi local les 1 500 gueules noires qui allaient encore chercher le minerai à plus de mille mètres de profondeur.
Cette fermeture a de quoi réjouir le ministre de l’Écologie et de la transition énergétique Nicolas Hulot – ah oui, pardon, maintenant c’est François de Rugy, tellement poli et discret qu’on allait l’oublier - et toutes les personnes s’inquiétant des rejets polluants dans l’atmosphère.
Nos amis germaniques, qui ont déjà envoyé le nucléaire au musée, seraient-ils vraiment plus respectueux de l’environnement que nous autres Gaulois réfractaires ? Pas vraiment…
Si le rideau tombe sur Bottrop et Ibbenburen, c’est parce que l’extraction de la houille y revient à 250 euros la tonne, dans les conditions de travail allemandes. Alors que la tonne importée, et produite avec des normes sociales et de sécurité bien inférieures, se vend 80 euros. L’État fédéral ne veut donc plus payer des subventions à hauteur d’un milliard par an pour maintenir sous perfusion cette activité obsolète. C’est donc le portefeuille, davantage que la raison pure, qui guide le choix du gouvernement de Mme Merkel.
Malheureusement, pour produire de l’électricité, l’Allemagne continue à exploiter ses mines de lignite. C’est un charbon de mauvaise qualité, très polluant, mais facile à extraire puisque ses mines sont à ciel ouvert. Les gisements emploient 20 000 ouvriers. Ils sont prêts à enfiler un gilet jaune si la commission d’experts devant se prononcer dans quelques semaines conclut à un abandon, au nom des objectifs climatiques à atteindre.
Des progrès ont pourtant été réalisés : la houille de la Rhur, qui utilisait encore 300 000 travailleurs dans les années 70, a été progressivement remplacée par d’autres énergies, pas forcément "douces", mais moins agressives. Et si nos voisins nous ont souvent acheté de l’électricité d’origine nucléaire – cachez ce sein et Fessenheim que je ne saurais voir… - ils ont pris des mesures plus... énergiques que la France pour réduire leur impact écologique. Ils ont ainsi développé l’éolien (y compris maritime, alors que nous ne disposons encore d’aucun moulin à vent en mer), solaire (alors que les dispositions naturelles du Schleswig-Holstein sont moins favorables que celles de Sud-Paca), la biomasse, l’isolation des bâtiments et logements, les plans vélo etc.

Quant à nous, tout n’est pas perdu. Comme pour le carburant, le gouvernement dispose d’une botte secrète, spécialité nationale, de nature à éliminer tous les problèmes : une bonne petite taxe. Ouille, ouille, ouille…

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