Les bénéfices attendus (...)

Les bénéfices attendus de ces vacances "franco-françaises"

L’étrange époque que nous traversons a voulu que nous passions nos vacances "à domicile" plutôt que dans les horizons lointains que la modicité des prix du transport aérien nous avaient habitués à fréquenter depuis quelques années. Cet été, pour des Français confinés volontaires dans leurs frontières, pas de temples khmers, pas de musées byzantins, pas de gratte-ciels new-yorkais ou de plages sous les cocotiers : faire un tour de gondole était finalement plus aisé à réaliser à Martigues que sur les canaux de la Sérenissime !
Plutôt que des cartes postales exotiques, nous avons ramené des images de provinces endormies, de chemins de randonnée serpentant dans nos vertes campagnes, de lacs de montagne superbes et glacés, d’auberges où la variation du taux de cholestérol se calque sur celui de l’addition.
Nous n’en fûmes pas plus malheureux pour autant.
Pour beaucoup, cette expérience franco-française fut même une (re)découverte, celle d’un pays beau et varié, riche de mille cultures et de quatre cents fromages le rendant paraît-il si difficile à gouverner.
En mettant un pied devant l’autre, et en recommençant souvent l’opération, j’ai traversé un soir l’un de ces villages de la France très profonde. J’y ai été surpris par l’intensité de l’éclairage qui obligeait (presque) à s’oindre d’écran total alors que les rues étaient à l’évidence désertes pour toute la nuit. J’ai encore été plus étonné en constatant qu’une quinzaine de réverbères illuminaient inutilement des champs sur plusieurs centaines de mètres, entre la dernière maison et le panneau barré indiquant la sortie du patelin. Même s’il est peu probable qu’elle soit venue précisément à cet endroit, je pense que Mme Pompili, ministre de la Transition écologique, aura eu l’occasion de faire ailleurs le même constat pour ramener un peu de raison dans la gestion de nos espaces publics. Il suffirait pour cela que nos élus descendent un peu de voiture, fassent un tantinet de marche et regardent autour d’eux pour constater à quel point notre société se suréquipe en candélabres, ronds-points, panneaux indicateurs et publicitaires en tous genres, etc.

Cet emballement "technologique" n’est pas réservé aux villages assoupis : pendant le confinement les avenues désertées de nos grandes villes ont continué à briller "a giorno", comme un pied de nez au couvre-feu qui nous assignait à la maison. Rénover et isoler les bâtiments c’est bien. Lutter contre la pollution de l’air et de l’eau c’est indispensable. Marcher, c’est bon pour la santé et pour l’environnement...
Bonne rentrée à tous, et bonnes balades !

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