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Les TPE bénéficient d’un rebond économique mais les chefs d’entreprise restent prudents

Le Baromètre Fiducial des TPE, l’enquête de conjoncture trimestrielle réalisée par l’IFOP auprès des Très Petites Entreprises, fait état d’une amélioration des principaux indicateurs économiques : situation financière, embauches, trésorerie et investissements. Interrogés sur la vision de leur entreprise dans cinq ans, les patrons oscillent entre pessimisme actif et optimisme prudent.

Emploi : un bon niveau d’embauches

Le taux de création nette d’emplois* s’établit à +1 au second trimestre 2017. 14 % des entreprises ont embauché en moyenne 1,8 personne.


Jean-Marc Jaumouillé, Directeur des techniques professionnelles de Fiducial relativise : « il n’y a qu’en 2006 qu’un tel niveau avait été atteint lors d’un second trimestre. Mais contrairement à cette année-là, les entreprises ont moins créé de postes en 2017 (-1) et ont supprimé plus de postes. (+1). Dès lors, bien que le niveau des embauches soit particulièrement élevé, la création nette d’emplois n’atteint que +1 ».

Autre tendance  : la forte hausse des ruptures conventionnelles négociées à l’amiable. Désormais, plus d’un CDI sur deux (56 %) est rompu sur ce mode dans les TPE, soit une progression de +14 points en un an. Ce chiffre confirme les statistiques de la DARES (organisme de statistiques rattaché au ministère du travail) annonçant une augmentation de +7,5 points des ruptures conventionnelles de CDI en un an dans l’ensemble des entreprises.

La situation financière des TPE en nette progression

L’indicateur de situation financière, qui mesure l’écart entre le pourcentage des entreprises ayant constaté une amélioration et celles ayant enregistré une dégradation, s’élève à -3 contre -13 au trimestre dernier.
Depuis le second trimestre 2014 (-32), l’indicateur effectue une montée progressive malgré quelques fluctuations. Il n’avait pas été aussi haut depuis 10 ans (-1 au dernier trimestre de 2007).
Si une certaine amélioration se remarque aussi côté trésorerie, 34 % des entreprises étant en excédent de trésorerie contre 24 % au dernier trimestre, la part de TPE dans le rouge reste en revanche conséquente avec près d’une entreprise sur 5 concernée (19 %).

Au niveau des investissements, 16 % des TPE ont réalisé un ou plusieurs investissements de plus de 5 000 euros au second trimestre, c’est 5 points de plus qu’en avril 2017. Toutefois leur montant a régressé ce trimestre (baisse de 19 300 euros du montant moyen investi).

La projection des dirigeants sur 5 ans : un optimisme prudent

- 83 % des patrons de TPE estiment que leur métier est devenu plus compliqué au cours des 5 dernières années et seulement 36 % pensent que la situation s’inversera par la suite. Ils sont seulement 35 % à penser exercer la même activité d’ici 5 ans et 43 % à ressentir un risque important de devoir cesser leur activité.
- 26 % des entrepreneurs pensent qu’ils seront partis à la retraite.

- Les chefs d’entreprise sont presque un sur deux à vouloir céder ou transmettre leur entreprise d’ici 5 ans (48 %). En cas de cession, 40 % souhaiteraient la transmettre à un de leurs homologues du même secteur d’activité, contre 20 % à leurs salariés et 17 % à un membre de leur famille.

- 45 % des petits patrons souhaitent investir pour développer leur activité et 41 % veulent la diversifier durant les cinq prochaines années. Près d’un quart (23 %) des entrepreneurs accepteraient de s’associer avec une autre entreprise ou une personne extérieure, 14 % avec un ou plusieurs de leurs salariés et 13 % d’ouvrir le capital de leur société. Certains, plus rares (9 %), ambitionnent de s’implanter dans un autre pays. Pour se développer, ils sont en revanche une très forte majorité (82 %) à ne pas souhaiter créer ou reprendre une nouvelle entreprise.

Concernant l’emploi pour ces 5 prochaines années, 39 % des entrepreneurs interrogés envisagent d’embaucher un ou plusieurs salariés, 17 % pensent au contraire réduire leur effectif. Idéalement, les chefs d’entreprise aimeraient en moyenne atteindre un effectif de 5,8 salariés.

Des patrons pas encore entièrement convaincus par la transformation numérique

Sur le long terme, les dirigeants de TPE font preuve d’un optimisme modéré quant à la transition numérique. Un quart d’entre eux (25 %) y voient plus d’opportunités que de menaces et 59 % pensent que ce sera aussi dangereux que bénéfique pour leur activité. D’ici 5 ans, 59 % des entrepreneurs prévoient des transformations plus ou moins majeures de leur mode de commercialisation et 57 % d’entre eux s’attendent aussi à des changements sur leur offre de produits et de services contre 45 % sur leur mode de production.

Pour faire face à ces mutations, 63 % des patrons prévoient d’investir dans de nouveaux équipements et outils de travail mais aussi à 62 % dans leur formation et celle de leurs salariés.

Un besoin de prendre plus de temps pour soi

Du point de vue personnel, les chefs d’entreprise souhaitent d’abord penser à eux. Ils sont 86 % à vouloir consacrer plus de temps à leurs proches et 74 % à leurs loisirs. Signe d’un certain mal-être, 36 % des entrepreneurs craignent de se lasser de leur activité et autant de devoir arrêter leur activité à cause d’une maladie ou d’un risque de burnout. Pour cette raison, 46 % des dirigeants ont l’intention de déléguer davantage de tâches et de missions en externe ou à leurs collaborateurs.

Pour autant, la fibre entrepreneuriale reste solide, puisqu’une majorité (56 %) conseillerait à ses enfants ou à un proche de suivre leur exemple et de devenir chef d’entreprise.

Retrouvez tous les résultats du baromètre sur le site en cliquant ici.

* création nette d’emplois : différence entre les créations et les suppressions de postes nette des remplacements de postes.

Méthodologie de l’Etude
Échantillon de 1 003 dirigeants de TPE de 0 à 19 salariés (hors auto-entrepreneurs), raisonné sur les critères secteur d’activité de l’entreprise, taille de l’entreprise, région d’implantation de l’entreprise et interrogé par téléphone du
3 au 19 juillet 2017. Des résultats nationaux représentatifs : redressement selon les données INSEE pour la meilleure représentativité de cette composante du tissu économique français.

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