Ligne Nouvelle Provence-C

Ligne Nouvelle Provence-Côte d’Azur : Du temps de gagné, du carbone en moins

Les différents aménagements, qui coûteront plus de 3 milliards d’euros, doivent faire gagner du temps aux usagers tout en réduisant les émissions de CO2.

L’enquête publique a débuté le lundi 17 janvier et se terminera le 28 février, selon les dates fixées par le préfet de région. Les travaux sont prévus en deux phases.
La phase 1, qui débutera en 2023 pour une mise en service d’ici 2030, verra la réalisation de la gare TGV de Nice aéroport (quatre voies à quai), des aménagements du RER toulonnais et du réaménagement du plateau de la gare de Marseille Saint-Charles. Au cours de la phase 2, prévue de 2027 à 2035, seront réalisés des aménagements de la navette azuréenne entre Cannes et Nice ainsi que de la traversée ferroviaire souterraine de Marseille. Le coût total des phases 1 et 2 est estimé à environ 3,5 milliards d’euros.
"Dans un second temps, la ligne LNPCA ambitionne de développer de nouvelles infrastructures ferroviaires pour améliorer les liaisons au sein de la région PACA et contribuer à la construction d’un arc ferroviaire méditerranéen et à la cohésion territoriale régionale (phases 3 et 4)", selon un communiqué du gouvernement.

Des journées de travail perdues

Pour SNCF Réseau, coordonnateur du projet, l’objectif est de "répondre aux enjeux majeurs de mobilité sur un territoire densément urbanisé, qui relie notamment trois des dix plus grandes agglomérations urbaines françaises (Aix-Marseille, Toulon et Nice)". SNCF Réseau estime que les actifs perdent "un temps considérable dans les embouteillages" dans les Bouches-du-Rhône, le Var et les Alpes-Maritimes. Dans le détail, ce sont 40 journées de travail perdues pour un automobiliste qui fait la navette Aix-Marseille, 15 journées de travail perdues pour un navetteur entre Toulon et Fréjus et 25 pour un navetteur entre Nice et Sophia-Antipolis.
Et cela ne devrait pas s’améliorer avec une hausse de 15% des besoins de déplacements d’ici 2025, selon les études socio-économiques menées par SNCF Réseau.
L’enjeu est aussi évidemment écologique avec la volonté de la France de réduire considérablement les émissions de CO2, et un objectif annoncé de neutralité carbone en 2050. Et pour y parvenir, le train est un meilleur moyen que la voiture : 9 grammes de CO2 émis par passager par kilomètre, contre 141 grammes par passager par kilomètre pour la voiture particulière.

Plus petit réseau ferroviaire

Il était aussi temps d’équiper la région Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur, qui avec 2,5 km de voie ferré pour 10 000 habitants, dispose du plus petit réseau ferroviaire par habitant de France. La ligne unique entre Marseille et Vintimille, qualifiée de "colonne vertébrale de la desserte ferré régionale" date de 1860. Et, toujours selon SCNF Réseau, "les gares de Marseille, Toulon, Nice et de la Côte d’Azur ont atteint leurs limites de capacités", "l’offre de services proposée est bien en-deçà de celles des gares de métropoles européennes comparables et les statistiques de retards et suppressions de trains sont bien supérieures à toutes les autres régions de France".
Le dossier est suivi de très près par le Premier ministre. "Ce que je veux, c’est que quand je quitterai Matignon, le projet soit sur les rails", a dit Jean Castex dans un entretien récent à Nice-Matin. "On a besoin du train, y compris de la grande vitesse, et il ne faut pas oublier le Sud !"

Photo de Une DR

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