"P’tits loups maraîchers" : une expérience de culture partagée qui pousse bien !

À l’occasion d’un stage à Lyon, Lisa a découvert un système original de "jardins partagés" : chaque participant travaille bénévolement huit jours par an pour le collectif, investit 350 euros, et reçoit en retour un panier de légumes bio pendant quarante-cinq semaines. Les résultats sont garantis puisqu’un maraîcher professionnel conseille et travaille avec ces cultivateurs urbains. Le concept marche depuis... trente ans.

Chaque adhérent consacre un peu de temps à la culture en commun. DR ML

Lisa en parle autour d’elle. La petite graine qu’elle a semée dans les esprits a germé dans la vallée du Loup, aux confins de Tourrettes, Bar et Gourdon.

Jeune retraité, Thierry a lancé ce printemps un sondage pour questionner les besoins et les attentes dans ce coin de vallée. Les retours sont positifs : ainsi est née l’association les "P’tits loup maraîchers". Elle fédère une trentaine de volontaires, qui récoltent déjà leurs premiers légumes poussés en plein champ, sans pesticides ni engrais chimiques.
"La mairie de Bar-sur-Loup nous a confié un terrain de 3 900 mètres carrés qui n’avait pas d’affectation. Nous avons signé le document d’occupation le 28 avril, labouré le 29, semé et planté le 30" résume Thierry, devenu l’un des trois coprésidents.

L’expérience a vocation à se dupliquer

Pour l’instant, les "P’tits loups" travaillent encore sans maraîcher professionnel à leurs côtés. Parce qu’il faut trouver la bonne personne, disponible, avec un sens pédagogique développé. Et aussi parce qu’il faut la rémunérer, ce qui n’est pas encore dans les moyens de l’association.
Sur le terrain, il y a parmi les adhérents des débats. Comme celui sur la bonne façon de conduire les tomates : les deux "écoles" en présence ont donc créé une zone de tests pour déterminer la méthode la plus efficace...
"Au delà du résultat du maraîchage, ce qui est important c’est de créer du lien, des rencontres, des échanges, des réactions. Il y a parmi nous des gens d’origine et d’âges très différents, et cela fonctionne bien. Ce système remet profondément en cause la façon de se nourrir, notre rapport à la nature" poursuit le coprésident.

Riveraine de la parcelle, la commune de Tourrettes-sur-Loup voit d’un bon œil cette expérience, ainsi que la communauté d’agglomération CASA qui veut favoriser une agriculture douce. Autre voisine, la mairie de Gourdon vient d’acquérir un terrain pour créer une expérience semblable. La chambre d’agriculture-06, la Coopérative de Nice apportent également leur soutien ainsi que les maraîchers riverains.
C’est ainsi qu’une trentaine de familles peut déjà manger tous les légumes de la ratatouille avec la fierté de les avoir cultivés. L’année prochaine, l’objectif sera de rassembler une cinquantaine de P’tits loups maraîchers.
En attendant, Thierry et d’autres volontaires ont mis sur pied un système d’arrosage automatisé et piloté par smartphone : on peut aimer la nature et mettre ses talents de "geek" au service de l’association...