Patrick Martin : « Les

Patrick Martin : « Les défis sont immenses mais les entreprises ont la solution »

Pour sa première Rencontre des entrepreneurs de France (REF), organisée les 28 et 29 août à Paris, le nouveau président du MEDEF a cherché à mobiliser ses troupes dans un contexte incertain.

Cette volonté d’en découdre de la part du patron des patrons s’est retrouvée dans le thème de cette édition, « Demain ne meurt jamais  », emprunté à la saga James Bond, et avec la chanson accompagnant sa montée sur scène : « Don’t stop me now  » de Queen. « Pourquoi ce titre ? Selon le Feel Good Index […] c’est la chanson qui rend le plus heureux. Et je pense qu’en cette période un peu anxiogène, une dose d’enthousiasme ne nuit pas », a expliqué le successeur de Geoffroy Roux de Bézieux. «  Don’t stop me now, c’est aussi un appel. Un appel à ne pas rester les bras croisés, un appel à la vitalité. Un appel à ne pas s’arrêter en si bon chemin. Un appel à l’action, à l’optimisme ». Juste avant l’arrivée sur la scène de l’hippodrome de Longchamp de Patrick Martin, le président de la République Emmanuel Macron, dans une vidéo enregistrée, avait souhaité adresser aux entrepreneurs de France un message d’unité tout en indiquant avoir « besoin » d’eux pour mener la bataille du plein emploi. « Dans le moment que nous vivons, je suis absolument convaincu que l’unité doit prévaloir », a déclaré le Président, citant comme éléments de déstabilisation la guerre de retour en Europe, les coups d’État en Afrique, la tension entre la Chine et les États-Unis, l’accélération des changements technologiques et les dérèglements climatiques.

Réussite collective

Dans son discours, Patrick Martin a ensuite confirmé que les Français avaient besoin de « s’unir », de se « ré-unir, autour d’un dessein et d’un récit partagés, celui de la réussite collective. Les défis sont immenses mais les entreprises ont la solution. La création d’emplois, nous savons faire. La sobriété, nous savons faire. L’inclusion, l’intégration, nous savons faire. La décarbonation, nous savons faire. Nous avons les solutions mais cela demande que l’on nous en laisse la liberté et les moyens. Face aux forces d’empêchement, nous sommes une force d’entrainement », a-t-il encore assuré, citant plus loin le Pape François, qui a écrit une lettre adressée aux entrepreneurs français, « faute d’avoir pu nous honorer d’une intervention en direct », a précisé Patrick Martin.
« Quand je pense aux chefs d’entreprise, le premier mot qui me vient à l’esprit est bien commun. Vous êtes un moteur essentiel de la richesse, de la prospérité, du bonheur public », a écrit le souverain pontife. « Notre MEDEF n’est évidemment pas une organisation confessionnelle mais quel message que celui-ci. Oui, nous sommes des acteurs essentiels du bien commun et de la prospérité », a commenté Patrick Martin, rappelant que le MEDEF représentait 190 000 entreprises et plus de 10 millions de salariés.

« Pro business »

Invitée à s’exprimer juste après lui, la Première ministre Élisabeth Borne a voulu le rassurer, assurant que le gouvernement menait une « politique pro business », « parce que nous sommes convaincus que c’est bon pour notre pays et bon pour ses salariés. On doit être vigilants dans ce contexte mais on a aussi de bonnes raisons de rester optimistes parce qu’on a des fondamentaux solides : deux millions d’emplois créés depuis 2017, pour la quatrième fois la France est le pays le plus attractif pour les investissements étrangers en Europe et en 2023 on aura une croissance de 1 % pendant que l’Allemagne est en récession. C’est cette politique pro business qui nous amène à ces bons résultats. Et je le redis, comme cela marche, on ne va pas changer de cap, on continuera cette politique de soutien à l’activité économique ».

Deux désaccords sont venus bousculer l’unité affichée par le gouvernement et le patronat en cette rentrée : la CVAE (cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises), qui ne sera finalement supprimée en totalité que d’ici la fin du quinquennat en 2027, au lieu de 2024, et sur les excédents de l’Unédic, que le gouvernement souhaite utiliser pour « un meilleur accompagnement de ceux qui sont les plus éloignés de l’emploi  » alors que Patrick Martin milite pour une baisse des cotisations chômage des entreprises.

Photo de Une : Patrick Martin a été élu président du MEDEF début juillet - ©S.G

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