Plages : le calme est

Plages : le calme est revenu sous les parasols

Pendant l’hiver 2017 et le printemps 2018, un certain nombre de plagistes des Alpes-Maritimes avaient revêtu un gilet jaune avant l’heure : ils protestaient contre la décision du préfet d’accorder la force publique pour faire démolir - à leurs frais - des établissements de plage n’ayant ni droit ni titre, ou ne répondant pas aux exigences de la Loi Littoral.

On a donc vu des bulldozers raser des établissements du côté d’Antibes Juan-les-Pins, de Vallauris Golfe-Juan. Même les plages "historiques", qui ont fait les beaux jours et la réputation de la Riviera, n’ont pas échappé aux mâchoires des engins de chantier, comme "Bijou Plage", installée en 1927, et qui vit défiler les stars du Festival de Cannes et des personnages politiques de premier plan, ou encore "Tétou". Rien qu’à Juan-les-Pins, onze des vingt-et-un lots de plage ont été "démontés" comme un simple Mac Donald à Millau... La Mala à Cap d’Ail et la Paloma à Saint Jean Cap-Ferrat ont aussi été touchées par ce tsunami administratif.

Dents creuses dans le paysage

Thierry Grégoire, président national de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie pour les saisonniers, et toute la profession étaient pourtant montés à l’assaut des ministères pour demander un assouplissement. Ils souhaitaient que la Loi Littoral s’applique non pas au niveau des communes mais des bassins, ce qui aurait permis de sauver des établissements sur la base de 80% d’espaces publics et 20% privés. Quitte à ce que des plages fassent des (gros) travaux de mise en conformité. Ils n’ont pas été entendus et l’été 2018, après le passage des bulldozers, les vacanciers habitués ont découvert des dents creuses dans le paysage.
À Nice, la situation était plus claire puisque qu’un ménage avait été réalisé dès 2008 lors du renouvellement des concessions.
À l’époque, les plagistes avaient retiré 15 mètres à chacune de leurs exploitations. Mais les 14 lots reviennent en renouvellement pour une durée de douze années... La plage "Florida" va passer sous régie municipale.

Ici comme ailleurs, cela s’est traduit par des recettes à la baisse et des emplois de saisonniers non renouvelés.
L’année prochaine, une vingtaine d’établissements sera concernée par le renouvellement sur Juan et douze sur Golfe-Juan. Les professionnels appellent à la concertation.
Si l’offre s’est réduite, les vacanciers et les autochtones ont pu noter une montée en gamme. C’était aussi un but espéré...

Tous concernés en 2020

Les plages font partie du domaine public maritime de l’État (DPM). Le Décret plage 2006-608 du 26 mai 2006 établit de nouvelles règles permettant à l’État d’accorder sur le domaine public maritime des concessions de plages.
50% des plages artificielles doivent désormais rester publiques et les concessionnaires devront démonter leurs installations à compter du 15 octobre et jusqu’au 15 avril.
Cette disposition concerne déjà les plagistes de Cannes et Antibes, puis tous ceux de la Côte d’Azur en 2020.

Photo de Une : Les plages de Juan-les-Pins ont toujours autant de succès, mais elles sont moins nombreuses. (DR JMC)

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