Roquebillière sur la (...)

Roquebillière sur la voie de la renaissance après le passage de la tempête alex

Gérer les conséquences de la tempête Alex sur le temps long, le maire de Roquebillière, Gérard Manfredi, s’y emploie avec détermination. Avec ses services municipaux, il a fait depuis presque quatre mois du "cousu main" pour venir en aide aux personnes touchées par les inondations. Et pour que la vie dans son village de 1 800 habitants redevienne aussi agréable qu’elle l’était auparavant...

Quatre mois après, où en est la reconstruction ?
- Pour la reconstruction comme pour le Plan Risque Inondation PPRI, le système mis en place est complexe. Nous avons fait un état des lieux au cas par cas. Nous sommes en discussion permanente avec la Direction des Territoires et de la Mer. Pour l’aspect bâtimentaire, 94 constructions de toute nature (maisons, ateliers d’artisans, commerces, granges etc.) ont été détruites ou endommagées.
Il reste encore aujourd’hui cinq familles qui ont certes été relogées mais qui ne peuvent pas encore revenir chez elles.

Gérard Manfredi (DR JMC)

Comment anticiper sur de nouvelles crues ?
- Nous avions - heureusement - mis en place un plan de sauvegarde communal dès 2008. Il a été depuis revu et étoffé. Il est certain qu’il a permis de sauver des vies lors du passage de la tempête.
Chaque semaine, un élu est chargé d’une astreinte avec la mallette "PC de sauvegarde" qui contient toutes les procédures à suivre, le téléphone adapté pour joindre les secours, etc. Nous sommes en train d’améliorer ce plan en collaboration avec la Métropole par la mise en place d’un système d’alerte automatique de la population. Si l’on ne peut pas supprimer tous les risques liés à un cours d’eau de montagne, nous travaillons à en limiter la dangerosité.

La zone d’activité a été dévastée. Qu’en est-il des entreprises qui y étaient installées ?
- Trois grandes entreprises de travaux publics ont été fortement touchées.
Ce sont les plus grandes pourvoyeuses d’emplois de la commune, représentant entre 50 et 60 salariés. Deux d’entre-elles ont vu leurs installations totalement dévastées. L’enjeu maintenant est de débloquer très vite des solutions pérennes, ainsi que pour les artisans, commerçants, agriculteurs - comme le centre équestre - eux aussi concernés par les destructions. Le Conseil départemental apporte une aide financière bienvenue pour les entreprises qui se réinstallent.

Comment faire pour que les habitants reviennent dans de bonnes conditions ?
- C’est un travail immense. Les gens sont en état de choc mais veulent revenir vivre au village, cela concerne dix-sept familles dont certaines ont perdu jusqu’à leur terrain qui a été emporté. Les indemnisations ne couvrent pas tout.
Il y a une déconnexion entre les conséquences de la catastrophe et les procédures de droit de l’urbanisme qui vont à leur rythme, qui n’est pas celui des besoins et des attentes...
Heureusement, nous travaillons efficacement avec le préfet Xavier Pelletier. Mais il faut faire vite parce que lorsque sa mission sera achevée, nous retrouverons les lourdeurs et les lenteurs administratives habituelles...

Au-delà des aides promises, cette catastrophe aura t-elle un impact sur les finances communales ?
- Les dégâts représentent plusieurs millions d’euros sur les biens communaux. Il faut savoir que nos dépenses et recettes communales sont équilibrées, en d’autres termes nous n’avons pas de réserves financières. Roquebillière ne peut donc pas faire face toute seule. Grâce aux aides de la
Région, de la Métropole, du Conseil départemental et de l’état, nous devrions pouvoir reconstruire sans avoir recours à l’emprunt ou à une hausse des impôts locaux. La Métropole a créé une enveloppe dite "fonds de solidarité métropolitain" pour aider toutes les communes impactées sur leur bâtiments communaux.
Nous sommes maintenant prêts à lancer les différents marchés. Les financements sont bouclés. Il y a pour des mois et des années de travail !

De tout, un peu, beaucoup !

- Le lac de loisirs  : Il ne sera pas opérationnel pour l’été 2021. Sa digue va être refaite et sa capacité d’accueil sera agrandie. Objectif : réouverture en 2022.
- Hydraulique : Le SMIAGE travaille à la reconstruction des digues de la Vésubie.
- Régie d’électricité : La crue a emporté la conduite de la turbine. Le marché est lancé pour les réparations nécessaires. L’usine fournit aux habitants de Roquebillière une électricité "verte" moins chère de 10 à 30% par rapport aux tarifs d’EDF. L’excédent de production est vendu. Le prix de réparation de la conduite est estimé à 3 ou 4 millions.
-  Pisciculture : Les bénévoles se sont mobilisés pour aider à son nettoyage. Sa production est en cours de redémarrage.
- Pont : Démoli, l’ouvrage Eiffel sera remplacé et "rouvert" pour le mois de juin.
- Espaces publics : Les installations de football et de tennis, le parcours de santé vont être refaits. Les dossiers de financement sont bouclés.
- Monument aux morts : Réfection du petit jardin qui l’entoure.
- Bois : Les arbres charriés par la Vésubie ont été récupérés et débités. Le bois est distribué et livré gratuitement aux habitants et aux sinistrés.
- Berthemont : La saison reprendra son activité normalement cette année.
- Sinistrés  : L’offre importante d’appartements pour les curistes, libres à ce moment de l’année, a permis de reloger rapidement les familles impactées.

Photo de Une : de nombreux mois seront encore nécessaires pour un retour à la normale DR J.P

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