Sommes-nous vraiment (...)

Sommes-nous vraiment beaucoup plus malins que le hamster ?

Cette crise montre bien que l’homme est un animal à sang chaud qui peine à garder la tête froide. Comme venu du fond des âges, en tous cas du bout du monde, ce virus qui met en confinement plus de la moitié de l’humanité nous rappelle à notre "animalité" et à nos fragilités. Eh oui, malgré l’intelligence artificielle, malgré l’homme augmenté, malgré les datas, malgré, malgré, malgré..., l’homme qui se croit surpuissant est banalement mortel. Pas mieux loti, finalement, que le hamster qui galope dans la roue de sa cage...
Dans notre toute puissance - croyions-nous -, on en arrivait même à s’exonérer des lois de la nature, à parler d’immortalité, rien que ça. Réveil brutal : cette méchante "grippette" remet douloureusement les pendules à l’heure.
Par éducation et par principe, je ne souhaite jamais du mal à mon prochain, mais j’avoue très humblement que l’autre jour, devant le journal de France 2, j’ai été pris de colère en voyant une dame qui chargeait à ras bord sa voiture sur le parking d’un supermarché. Interrogée par le reporter qui lui demandait pourquoi acheter autant de nourriture, cette Attila de la consommation a répondu tout sourire qu’elle avait constitué dans ses congélateurs un stock pour tenir "trois ou quatre mois". Et tant pis pour la petite mamie qui, après le passage de cette ménagère de plus ou moins 50 ans, n’aura trouvé que des rayons vides... Alors, oui, je reconnais humblement que, l’espace d’un instant, j’ai imaginé les conséquences d’une petite coupure de courant chez cette femme atteinte d’une fièvre acheteuse incivique. C’est vilain, bien sûr, mais ça soulage.
Le confinement, et le ralentissement qu’il implique, présente au moins un mérite : il nous fait prendre conscience que le monde d’avant - il y a quinze jours à peine - était devenu fou, engagé dans une compétition olympique du toujours plus haut, plus fort, plus vite. Une frénésie d’activités et de besoins mettait à mal notre équilibre (stress, burn- out...) ainsi que l’environnement, davantage que malmené. Alors qu’aujourd’hui, par la force des choses, les rues sont redevenues calmes, l’air respirable, on entend les oiseaux chanter. Cette parenthèse sera éphémère, quelques semaines ou au pire quelques mois, avant que l’emballement général ne reprenne du poil de la bête.
Nous ne savons pas encore comment le baccalauréat pourra être organisé. Mais il y a dans cette période quantité de sujets de réflexion possibles et souhaitables pour le devoir de philo.
Bon confinement mesdemoiselles, bon confinement mesdames, bon confinement messieurs.

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