Tourisme sur la Côte d’Azur : Pas de coup d’arrêt en juillet
- Par Sébastien Guiné --
- le 11 août 2023
La présidente du CRT Côte d’Azur Alexandra Borchio-Fontimp estime que si le territoire s’en sort mieux que d’autres, c’est grâce à son image, entretenue par les professionnels, et à une clientèle étrangère, plurielle et majoritaire.
Certaines régions touristiques françaises ont connu en juillet une baisse de fréquentation par rapport à l’année dernière. Ce n’est pas le cas de la Côte d’Azur. « Sur l’ensemble du mois de juillet 2023, le taux d’occupation de l’hôtellerie du littoral s’élève à 83 % (contre 84 % en 2022), avec un chiffre d’affaires en hausse de 12 %. C’est donc l’une des meilleures performances historiques du mois de juillet dans l’hôtellerie du littoral azuréen », a souligné il y a quelques jours dans un communiqué le CRT Côte d’Azur France. « Nous sommes très satisfaits des chiffres. Nous pouvons toujours faire mieux et plus mais c’est aussi un tourisme qui est raisonnable », a souligné la présidente, Alexandra Borchio-Fontimp. « Cela répond exactement à nos objectifs et nous allons continuer à faire la promotion du Moyen et du Haut pays et à développer l’éco-tourisme ».
Source de satisfaction pour le CRT Côte d’Azur : les chiffres sont globalement bons dans l’arrière-pays, meilleurs même qu’en juillet 2022 dans certains bassins, avec des taux d’occupation de 90 % en juillet pour Valberg et de 86 % pour les vallées de la Roya et de la Bévéra (en hausse de trois points).
Alexandra Borchio-Fontimp, qui est également sénatrice des Alpes-Maritimes, se réjouit de cette relance du tourisme dans des vallées sinistrées et qui se sont relevées « difficilement » après la tempête Alex, en octobre 2020. Si l’on regarde ailleurs, en Gironde par exemple, la fréquentation est en baisse de 5 % sur le littoral. « Juillet n’a pas été à la hauteur de nos attentes », a indiqué au journal Sud-Ouest Karine Desmoulin, présidente de l’Agence de développement Gironde Tourisme, d’autant que les attentes étaient fortes après des chiffres « très favorables » en mai. Le maire de La Baule (Loire-Atlantique), Franck Louvrier, a de son côté fait le constat dans Ouest-France d’un mois de juillet « plus compliqué » que l’année dernière pour la Presqu’île guérandaise et sur la Côte d’Amour. Ce qui permet à la Côte d’Azur de tirer son épingle du jeu c’est, estime Alexandra Borchio-Fontimp, d’abord son image, toujours aussi attrayante, notamment grâce au travail « fait depuis de nombreuses années sur la destination par les collectivités et les professionnels du tourisme ».
150 nationalités
Depuis deux ans, le CRT a fait le choix de ne plus communiquer à l’étranger sur la saison estivale, tant cela fonctionne bien, et de cibler désormais l’automne et l’hiver afin de lisser les arrivées sur l’année. « La Côte d’Azur est la deuxième destination la plus visitée de France, après Paris. Elle a toujours été une destination à part », relève la présidente du CRT Côte d’Azur. Elle souligne également que « le tourisme franco-français avait été particulièrement accentué ces dernières années en raison de la crise sanitaire.
Certains territoires français ont bénéficié d’un fort taux de tourisme en 2020, 2021 et 2022, notamment en raison des contraintes sanitaires pour voyager. Aujourd’hui toutes ces contraintes sont levées et les Français ont repris leurs voyages vers l’international. Je pense que les autres régions ont dû perdre un peu de leur clientèle nationale et elles n’étaient pas des destinations avec énormément d’étrangers ». Contrairement à la Côte d’Azur. En juillet, 55 % de la clientèle touristique était étrangère. « Notre destination est vraiment internationale. Chaque année sur la Côte d’Azur, on accueille à peu près 150 nationalités différentes. C’est vraiment une force, il n’y a aucun territoire en France, à part Paris, qui accueille autant de nationalités ». Pour le moment, les touristes viennent surtout d’Amérique du Nord, du Royaume-Uni, d’Italie, d’Allemagne et d’Asie.
Le territoire bénéficie pour cela du rayonnement de l’aéroport Nice Côte d’Azur, « seul aéroport français, en dehors de Paris, à proposer 11 lignes long-courrier en vols réguliers vers Atlanta, Bahreïn, Doha, Dubaï, Koweït, New York, Montréal et Riyad, et à accueillir l’A380 en quotidien », selon le site internet du groupe aéroportuaire azuréen. Alexandra Borchio-Fontimp fait état de prévisions pour août autour de 85 % et de projections « excellentes » pour septembre, grâce au Championnat du monde Ironman messieurs et à la Coupe du monde de rugby masculine (avec quatre rencontres prévues à Nice).
Trois chiffres du CRT Côte d’Azur à retenir
83 : en %, le taux d’occupation de l’hôtellerie du littoral (contre 84 % en 2022)
109 : en euros, la dépense moyenne par jour et par personne sur le 1er semestre 2023 (en hausse de 42 % par rapport à 2022)
5 : le nombre de pays et zones géographiques les plus représentés sur la Côte d’Azur cet été, l’Amérique du Nord, le Royaume-Uni, l’Italie, l’Allemagne et l’Asie.
CRT Côte d’Azur : Préserver et recycler
La saison n’est pas terminée mais la campagne d’éco-gestes (« On vous dira toujours merci »), lancée avec le Département début juillet afin de préserver les ressources en eau, est déjà un succès. « Nous avons prévu de faire un bilan à la fin de la saison car nous évitons de trop solliciter les hôteliers pendant la saison. Nous avons quand même des retours et les hôteliers nous disent que cette campagne est très bien acceptée », confie Alexandra Borchio-Fontimp. « Nous avons même eu des demandes de la part des plagistes, qui souhaitent avoir une campagne de sensibilisation, et de l’hôtellerie de plein air. Pour nous, c’est encourageant. On va reconduire l’opération l’année prochaine, c’est sûr, et on va aller plus loin, avec la location meublée et l’hôtellerie de plein air. On va également réfléchir pour faire quelque chose de cohérent avec les plagistes ». La présidente du CRT Côte d’Azur ne compte pas s’arrêter là et a commencé à discuter avec les hôteliers de la possibilité d’avoir des poubelles de tri sélectif dans les chambres. Elle a été alertée sur ce sujet après une visite dans l’usine de traitement de déchets PAPREC à Cannes-La Bocca. « Certes, cela implique un coût pour les hôteliers mais quand on voit le nombre de chambres d’hôtel qu’il y a sur la Côte d’Azur, je pense que cela pourrait avoir un impact significatif. D’autant qu’il y a également sur la Côte d’Azur une importante clientèle scandinave, très attachée à l’environnement ».