Une toile sans fake (...)

Une toile sans fake news, et ce n’est pas du cinéma...

On en parle moins que des restaurants, parce qu’ils sont moins nombreux, mais les cinémas sont en très grande difficulté. Alors que se profile une réouverture prochaine des salles obscures (espérons-le !), elles risquent de manquer de nouveaux films à projeter. Ceux-ci existent bien, mais les producteurs ne sont pas très chauds pour les envoyer en exploitation en ce moment par crainte du manque de spectateurs, pas forcément rassurés à l’idée de revenir dans un endroit confiné malgré toutes les précautions. Que Bruce Willis et Tom Cruise sauvent une fois de plus la terre et... le 7ème art du même coup !

Il était temps que se termine l’interdiction des plages. Ce dernier samedi, on ne pouvait pas poser un orteil sur celles d’èze ou de Beaulieu par exemple, totalement interdites d’accès, et où il aurait pourtant été facile de faire respecter la distanciation sociale entre les familles. Lesquelles ont été nombreuses à "monter" juste au dessus dans le parc du fort de la
Revère, où il n’y avait aucune restriction et beaucoup de monde autour des tables, comme dans les grands magasins d’ailleurs, littéralement assaillis. Logique, quand tu nous tiens...

Nous nous sommes assez émus dans ces colonnes des horreurs que les réseaux "sociaux" laissent passer (accusations sans fondement, harcèlement, fake news allant jusqu’à influencer le résultat des élections etc.) pour nous étonner du soudain angélisme de Twitter qui "modère" les gazouillis (vraiment approximatifs) du président américain. Même si sur le fond la "vérité" n’y perdra rien, sur la forme il est quand même assez surprenant de voir une société privée s’ériger en tribunal des élégances et dire ce qui est publiable ou pas. La bonne vieille loi sur la presse de 1881 a le mérite de garantir l’expression tout en instituant des garde-fous bien nommés, pour Trump comme pour les GAFA...

De la bonne intention à la réalisation, il y a souvent une marge. Souvenez-vous, au début du confinement, la saison des fraises battait son plein tandis que les maraîchers manquaient de bras pour cueillir les fruits, les saisonniers étrangers étant priés de rester chez eux. D’où l’idée de lancer un appel aux bonnes volontés, bobos urbains lassés d’une vie devant un écran et tentés par une expérience "authentique", à la campagne où les coqs chantent tôt et où l’on se crotte les escarpins de bon matin. Pas une franche réussite, d’abord parce que les volontaires ne se sont pas bousculés au portillon, car ceux qui se sont inscrits ne se sont pas forcément déplacés, et enfin parce que beaucoup de ceux qui sont venus ne sont finalement pas restés, s’apercevant que la terre est basse, le temps frisquet et les cageots bien lourds à porter. Que les amateurs du fruit rouge se rassurent : les cueilleurs polonais sont enfin de retour et l’on peut à nouveau croquer à belles dents dans les gariguettes et autres Mara des bois !

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