Cartes prépayées : la (...)

Cartes prépayées : la fin de l’argent anonyme...

Les cartes prépayées permettent-elles aux terroristes de passer inaperçu ? La réponse est oui. L’utilisation qu’en a faite Salam Abdelslam, auteur présumé des attentats de Paris, est là pour le démontrer : grâce à elles, il a pu circuler discrètement en Europe avant de passer à l’action. Il y avait une faille, les autorités de plusieurs pays ont entrepris de la colmater.

Le Conseil des ministres belge a ainsi interdit les cartes SIM anonymes pour les téléphones mobiles afin de rendre plus difficiles les communications entre les terroristes. Une mesure qui entrera en application le 7 juin. De la même façon, le gouvernement belge réfléchit à l’interdiction des cartes bancaires anonymes.

Tracfin en piste

En France, ces cartes ont connu des restrictions d’usage : Bercy avait annoncé dès mars 2016 vouloir mettre fin à l’anonymat des cartes bancaires. Une mesure qui vise bien sûr le terrorisme, mais aussi le grand banditisme qui apprécie les moyens discrets de paiement.
Un décret, publié le 13 novembre au Journal officiel, a en effet mis un terme à l’anonymat des utilisateurs puisqu’une qu’une carte d’identité doit être réclamée depuis le 1er janvier avant la délivrance de toute carte prépayée.
Ces mesures de levée de l’anonymat ne sont évidemment pas une garantie de sécurité à 100%, surtout pour les bandes très organisées et disposant de moyens importants. Mais elles compliquent la tâche des "bricoleurs" et petits trafiquants, tout en donnant des informations précieuses à Tracfin, la cellule de renseignement du ministère de l’économie et des Finances.
Quant aux utilisateurs de bonne foi - parents qui offrent ce moyen de paiement à leurs enfants lors d’un séjour à l’étranger, personnes sans compte en banque, etc. - elles pourront continuer à aller en acheter chez le kiosquier ou le buraliste du coin, et même en ligne pour retirer des espèces au distributeur ou faire des achats sur internet.
De son côté, l’Europe a inscrit cette question à l’ordre du jour de ses discussions pour lutter contre le terrorisme. Il était temps...

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