Dépenses santé : les (…)

Dépenses santé : les complémentaires se défendent

« La demande exprimée par le gouvernement aux complémentaires santé de geler leurs cotisations pour 2022 est déconnectée de la réalité des dépenses » estime la Mutualité française. Qui dénonce « de fausses informations véhiculées dans le débat public à l’encontre des mutuelles ».

Elle affirme que les complémentaires n’ont pas fait d’économies dans le cadre de la crise Covid avec des dépenses chiffrées à 2,2 milliards.
«  En septembre, la Mutualité Française a alerté les pouvoirs publics sur les comptes déficitaires des complémentaires santé de près de 900 millions d’euros sur le seul premier semestre de 2021 en raison d’une hausse inédite des dépenses. A titre d’exemple, les soins dentaires ont augmenté de 958 millions d’euros et les soins auditifs de 278 millions d’euros, comparativement à 2019  » assure la Mutualité. «  Au total, sur 2020 et 2021, les seules mutuelles enregistrent un supplément de dépense de l’ordre de 280 millions d’euros ».
Le vieillissement de la population, des soins de plus en plus coûteux en raison d’innovations technologiques, le développement des maladies chroniques expliquent aussi l’explosion des dépenses. «  Les cotisations des mutuelles ont toujours évolué au même rythme que les prestations qu’elles servent, soit 3 % par an en moyenne entre 2006 et 2018. Dans un environnement concurrentiel, mais aussi soucieuses de préserver le pouvoir d’achat de leurs adhérents, (elles) n’ont aucun intérêt à augmenter leurs cotisations ».

Des efforts entrepris pour contenir le niveau des cotisations au plus bas 

La Mutualité rappelle les efforts entrepris pour contenir le niveau des cotisations au plus bas : baisse des frais de gestion de -1,4 % par an depuis deux ans notamment. «  Les mutuelles n’ont pas la latitude de pouvoir recourir à la dette. Une mutuelle endettée est une mutuelle qui sera placée en liquidation par les autorités de contrôle. Les mutuelles sont des organismes à but non lucratif dont les marges qui financent des innovations, telle que le tiers payant, sont inférieures à 2 % ».
La Mutualité estime que les mutuelles tiennent leur rôle «  à la fois en prenant en charge des patients Covid dans leurs établissements, mais aussi en y déployant la vaccination et en prenant en charge de manière inédite les actes de psychologie  ». Elle se plait à rappeler que le reste à charge des Français est le plus faible des pays de l’OCDE.
« Sur 100 euros de cotisation, 15 sont reversés à l’Etat sous forme de taxes » tacle Eric Chenut, président de la Mutualité Française. « La pression fiscale sur les mutuelles est très importante, celle-ci ayant augmentée plus rapidement que les dépenses de santé et que l’inflation. Si le gouvernement veut rendre du pouvoir d’achat aux Français, il a le moyen de le faire par un allègement de ces taxes sur leur couverture santé. Il est quand même étonnant que la couverture santé soit trois fois plus taxée que le hamburger ».

Photo de Une : illustration DR