Unedic : un redoutable effet ciseau

Mais la crise sanitaire est passée par là, mettant dans le rouge les comptes qui affichent un déficit de -17,4 milliards à la fin 2020.
Alors que l’Unedic indemnisait le chômage "traditionnel" de trois millions de personnes inscrites à Pôle Emploi, l’épidémie a fait flamber le nombre des personnes secourues jusqu’à huit ou neuf millions au plus fort du premier confinement. Si l’état a pris à sa charge sur son budget général les trois quarts du chômage partiel, l’organisme a dû supporter le quart restant. Cette charge nouvelle due à l’épidémie représente 55% du déficit acté par le bureau de l’Unedic la semaine dernière.
Tandis que l’assurance supportait le poids du chômage "habituel" et prenait sa part du chômage "partiel", le ralentissement de l’activité a fait fondre ses recettes. Un mois et demi de quasi arrêt, que la reprise des vacances estivales 2020 n’a évidemment pas compensé. Moins de personnes en situation active signifie moins de cotisations "rentrantes", un phénomène encore aggravé par les exonérations accordées en soutien à plusieurs secteurs.

La réforme est indispensable

Cet effet ciseau étrangle l’Unedic qui estime au doigt mouillé qu’à la fin de cette année le déficit sera de l’ordre de 10 milliards d’euros pour 2021.
Au total, la dette de l’organisme atteignait déjà 54,2 milliards à la fin 2020. Elle devrait être de 64,2 milliards en 2021 et de 70,6 milliards fin 2022.
L’Unédic a chiffré à 39 milliards le coût de cette crise sanitaire.
Les partenaires sociaux devront s’entendre pour maintenir les allocations, faute de quoi l’état prendra la main.
La réforme indispensable, tout le monde la souhaite, mais chacun la redoute...