Lancement de recherches

Lancement de recherches polaires au Centre Scientifique de Monaco (CSM)

A l’occasion de la création du Laboratoire Européen Associé "BIOSENSIB", le Centre
Scientifique de Monaco a le plaisir d’annoncer le lancement de ses Recherches Polaires.
Cet évènement donnera lieu à un riche programme de conférences scientifiques, films,
débats et conférences grand public.

Malgré une prise de conscience croissante de l’importance de la lutte contre les
changements climatiques, les objectifs fixés jusqu’à présent pour la réduction de la
production de gaz à effets de serre n’empêcheront pas le réchauffement annoncé par les
climatologues. Pour anticiper ces changements et, mieux encore, pour fixer des objectifs de
réduction plus ambitieux, il est essentiel de mieux comprendre et évaluer l’impact que les
changements climatiques sont susceptibles de provoquer sur la biodiversité et sur nos
ressources alimentaires.

Les écosystèmes marins polaires sont tout particulièrement sensibles aux changements
climatiques car même d’infimes différences de la température ambiante peuvent avoir des
conséquences dramatiques sur l’étendue et l’épaisseur de la couche de glace et, par
conséquent, sur les espèces qui en dépendent pour s’alimenter ou se reproduire. Il a par
exemple été montré qu’une augmentation de la température des eaux de surface d’à peine
0,3°C provoque une diminution de la survie des manc hots royaux de près de 10 %.
Un réchauffement global de la température de surface des océans de 1,4 à 5,8°C tel qu’il
est prévu d’ici à 2100, devrait donc profondément affecter les populations de manchots, et
modifier les écosystèmes polaires. La grande sensibilité de ces prédateurs marins au
changement climatique est liée au fait que les chaînes alimentaires de l’Océan Austral sont
très courtes. Tout impact du climat est donc rapidement répercuté sur la dynamique de
population des prédateurs supérieurs, c’est-à-dire sur leur succès reproducteur et leur
survie. Ces principaux paramètres démographiques (également appelés traits d’histoire de
vie) sont évidemment plus aisés à étudier chez les animaux marins qui, comme les
manchots, viennent se reproduire à terre en grand nombre et dans des endroits facilement
accessibles à l’homme. Par conséquent, en sus de leur caractère emblématique, les
manchots constituent de véritables ‘sentinelles’ de notre planète et de précieuses sonnettesd’alarme en tant que bio indicateurs de l’impact des bouleversements climatiques liés aux
activités de l’homme sur la biodiversité. Ainsi, on estime à 80 % l’extinction des populations
de manchots Adélie de la région de Palmer en Péninsule Antarctique.

Cela nous informe
d’un dérèglement déjà amorcé à l’échelle planétaire, qui a et aura des répercutions de plus
en plus fortes sur nos sociétés. Mieux protéger nos Pôles et mieux préserver notre
environnement passe d’abord par une meilleure compréhension de ce qui nous entoure.
Fort de ce constat, le Laboratoire Européen Associé "Biodiversité et milieux sensibles au
changement climatique" (LEA 647 BioSensib) a été créé dans le cadre d’un partenariat entre
le Centre Scientifique de Monaco (CSM) et l’Institut Pluridisciplinaire Hubert Curien (IPHC)
de Strasbourg, sous la tutelle de l’Institut Ecologie et Environnement du Centre National de
la Recherche Scientifique (CNRS) et de l’Université de Strasbourg.

L’objectif principal des
recherches en milieux polaires réalisées au sein du LEA "BioSensib" est donc de
comprendre et de prédire les effets des changements globaux (changement climatique,
pollution, détérioration des habitats, etc.) sur les milieux polaires et la biodiversité qu’ils
hébergent. Dans ce contexte, une douzaine de scientifiques partent chaque année en Terre
Adélie, sur le continent antarctique, et sur les îles subantarctiques de Crozet et de
Kerguelen afin de collecter des données sur différentes espèces de manchots (Manchot
empereur, Adélie et royal). Les résultats des suivis à long terme de ces populations de
manchots sont ensuite disséminés dans le monde sous forme de publications scientifiques,
lors de conférences grand public ou scientifiques, ou bien au travers d’organisations
internationales comme par exemple celle spécialisée sur l’Antarctique (Scientific Committee
on Antarctic Research, SCAR) dont la Principauté de Monaco est membre.

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