Atrophie du QI

Atrophie du QI

On s’en doutait un peu mais voilà l’affaire confirmée : l’espèce humaine est en voie de crétinisation accélérée. Telle est du moins la conclusion de Gerald Crabtree, que vous ne connaissez peut-être pas mais qui mérite le respect en sa qualité de professeur de biologie du développement à Stanford – deuxième université mondiale au « classement de Shangaï », derrière Harvard et devant le MIT. Gerald est donc une pointure dans sa discipline, même si sa thèse ne fait pas l’unanimité dans les milieux scientifiques, c’est le moins que l’on puisse dire : pas plus que les pékins moyens, les chercheurs n’aiment se faire traiter de bande de nuls. Pourtant, il est possible que les capacités de notre cerveau aient atteint leur apogée voilà quelques milliers d’années et qu’elles ne cessent, depuis lors, de régresser. Selon Crabtree, le citoyen lambda de la Grèce antique figurerait chez nous « parmi les plus brillants et les plus intelligents, avec une bonne mémoire, un large éventail d’idées et une vision claire sur les questions importantes  ». Eh bien, Gerald, on vous croit volontiers. Car même nos élites paraissent aujourd’hui ternes et ras-du-bonnet, sans mémoire des enseignements de l’Histoire, coincés dans une pensée unique étriquée et aveugles face aux questions importantes. Ainsi, l’homme contemporain typique est musclé comme Hercule et cortiqué comme une fraise des bois.

Selon le Professeur, nos 120 dernières générations (sur 3000 ans) ont « subi au moins deux mutations délétères pour la stabilité intellectuelle ou émotionnelle ». Chez nos ancêtres, l’intelligence était «  un facteur critique pour la survie ». Et puis voilà : après avoir brillamment inventé l’agriculture, l’espèce s’est crue arrivée, s’est multipliée et s’est endormie sur ses lauriers. La sélection s’est alors spécialisée dans la résistance aux maladies nées de l’urbanisation. Résultat : les mégalopoles provoquent aujourd’hui la décrépitude de l’espèce et l’agriculture est en péril majeur. Nous sommes vraiment devenus complètement idiots. Reste donc à savoir si les deux à trois prochains millénaires feront apparaître les mutations nécessaires pour que l’intelligence s’adapte à la survie du sapiens, une espèce désormais plongée dans un environnement de plus en plus hostile. Avis aux Grecs : s’ils ne mutent pas dare-dare, on ne donne pas cher de la lignée des lointains descendants d’Aristote.

La recette du jour

Protection de l’espèce

Vous redoutez à juste titre de préparer une dynastie de crétins des Alpes. Réagissez sans tarder. Abandonnez une partie de vos mouflets dans la forêt amazonienne et conservez les autres en groupe témoin, que vous placerez devant la télé à côté d’une montagne de chamallows. Dans 2000 ans, comparez leurs descendants respectifs. Normalement, il n’y aura pas photo.

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