Bactéries AAA

Bactéries AAA

On est allé sur Mars, ce matin. Car il ne se passe rien de nouveau sur notre vieille Terre : c’est toujours la même crise sur les écrans, comme un énième épisode des Feux de l’amour. L’intrigue a un peu de peine à rebondir et les principaux acteurs ne sont pas très crédibles dans leur rôle. Fatigant. Tandis que sur Mars, figurez-vous, il y aurait des Martiens. C’est du moins ce que prétendent les astrobiologistes australiens, qui triturent les informations et les mesures ramenées par les précédentes épopées galactiques, avant que le robot Curiosity, lancé par la NASA à la fin du mois dernier, n’atteigne sa destination l’été prochain. Comme la température moyenne se situe autour de -60° à la surface de Mars, on n’y a pas trouvé un lapin, bien entendu. Ni le plus modeste ruisseau, ni le moindre brin d’herbe. Mais sous la surface, hein, vous avez regardé ? Non, justement, et là est l’erreur. Car dans les profondeurs, la pression et les températures plus élevées devraient permettre à des micro-organismes de croître et se multiplier. Mars pourrait donc être peuplée de bactéries. De petits microbes verts, probablement – mais les astrobiologistes n’ont pas annoncé la couleur.

Pourquoi aller chercher sur Mars d’hypothétiques bactéries, possiblement pathogènes, quand nous avons tout ce qu’il faut sur notre planète ? A croire que ces chercheurs n’ont pas le temps de lire les journaux. Il y a chez nous, par exemple, quelques foyers infectieux potentiellement dévastateurs, situés en surface dans des tubes à essais appelés agences de notation. Hier encore, un staphylocoque doré sur tranche, de la souche Standard & Poors, infectait un colloque à Tel Aviv. Il a prétendu, en substance, que pour sortir les Européens des difficultés, il leur faudrait une bonne crise. Une de plus ? Ben oui. Ce à quoi devrait conduire la récente expérience de S&P, qui a placé « sous surveillance négative  » quinze Etats de la Zone. En dépit des résultats du dernier sommet, jugés « intéressants » et encourageants. Mais insuffisants : on ne guérit pas une septicémie à la tisane de verveine. Ce qui serait opportun, pour faire prendre conscience aux dirigeants que les corps européens sont vraiment mal en point, ce serait la chute d’une grande banque. Une banque allemande, de préférence, pour mieux marquer les esprits et les forcer à accepter une vraie thérapie. Avec de telles ordonnances, le malade préfère mourir que d’essayer de guérir. Dommage que la NASA n’ait pas embarqué les notateurs sur la navette de Curiosity. On serait curieux de savoir si les bactéries martiennes leur survivraient.

La recette du jour

La santé sur Mars

Vous observez que chez vous, les choses vont de mal en pis. Et que les remèdes contre les désordres ne font qu’aggraver le mal. Louez une navette spatiale et installez-vous sur Mars. Il y fait un froid de canard vert, c’est invivable et plein de bactéries. Mais ces dernières sont moins dangereuses que les microbes notateurs terriens, qui menacent de transformer la planète en désert aseptisé.

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