Bond is back

Bond is back

Vivement l’automne : il va falloir patienter jusqu’au 26 octobre pour visionner sur grand écran la mort et la résurrection de Bond, James Bond, sous le masque ténébreux de Daniel Craig. Oui, oui, on le sait : vous préfériez le 007 enjoué de Sean Connery, ce qui renseigne sur l’âge de vos artères. Car ce Bond-là est retraité depuis belle lurette, et il redoute que le Royaume de Sa Très Gracieuse Majesté, dont il a contribué à préserver le prestige et l’arrogance, ne puisse bientôt plus lui payer sa pension. Car le défunt Empire britannique est en train d’engager ses derniers jetons sur le tapis vert des Jeux : un geste désespéré. Aujourd’hui, l’agent secret le plus précieux de la Reine continue de siroter du Bollinger millésimé dans les palaces, de chevaucher une fougueuse Aston Martin et de prendre en croupe les plus graciles pépés de la planète. Mais on voit bien que sa vie de play-boy olympique ne lui procure aucun plaisir. Il a tort de faire la gueule : il lui restera encore deux missions contractuelles à remplir après Skyfall, l’épisode à venir au début duquel il se fait flinguer avant de ressusciter le troisième jour, comme il est écrit dans le scénario.

On en saura donc bientôt un peu plus sur le passé de M. et l’on redoute pour son avenir : elle égare la liste hyper-ultra-secrète des agents britanniques infiltrés, qui se retrouve sur… Internet. Vous voyez d’ici le clin d’œil appuyé au démoniaque Wikileaks, la terreur des patrons de services spéciaux qui ramollissent du yaourt en laissant traîner leurs secrets dans une rame de métro. On imagine que l’information à ne surtout pas dévoiler, c’est que l’Angleterre n’a plus que sept agents infiltrés : voilà ce qui arrive quand un pays a misé tous ses sous sur la City. Chacun sait pourtant que la première règle de gestion, c’est la diversification. Mais les Anglais sont d’incorrigibles spielers. Skyfall démontre également la chute en enfer d’un autre pays : l’Espagne. Car il dévoile Javier Bardem en blondasse peroxydée, ce qui donne à-peu-près le même résultat qu’un soutien-gorge à une vache. Il suffit de vérifier ici nos allégations esthétiques. Il faut vraiment que les Espagnols soient sur la paille pour avoir accepté l’humiliation de leur plus éminent macho cinématographique. A ce rythme, on verra bientôt les toros entrer dans l’arène coiffés de bouclettes et maquillés comme des poulettes. Et Rafael Nadal apparaître sur les courts en tutu, avec une plume dans… Enfin, vous voyez ce que l’on veut dire : l’impécuniosité provoque la vulgarité. Navrant.

La recette du jour

Quête de soi

Vous êtes taillé comme un coureur olympique, bagarreur comme une racaille de banlieue, riche comme un jet-setter apatride, busy comme un patron de multinationale, sapé comme un prince toscan, ténébreux comme un penseur de Rodin et pourtant tombeur frénétique et impénitent. Ne cherchez plus : vous êtes Bond, James Bond. On compatit.

deconnecte