Collapsus

Collapsus

Des vacances ? Vous en avez de bonnes, vous. Encore faut-il reconnaître que le billettiste avait bel et bien migré sous des cieux très hospitaliers. Au sens propre et au sens figuré. Le genre d’endroit, voyez-vous, où l’on tente de réparer les ravages promis à ceux qui s’enfument comme des harengs pendant toute leur vie, qui hissent les plaisirs gastronomiques sur le podium des émotions esthétiques, en négligeant la performance croissante de leur taux de cholestérol et le mesquin travail de sape du stress. Bref, vous l’avez deviné : l’accident en cause s’appelle l’infarctus. Sans la vigilance quasi-phobique de ses amis, sans la performance de notre système hospitalier et, peut-être, sans le coup de pouce de la Providence, votre billettiste serait parti avec les cloches de Pâques sans trouver le chemin du retour. L’affaire est donc remise à de prochaines calendes, que l’on espère grecques – une fois n’est pas coutume. En attendant, l’événement a conforté le signataire dans une conviction bien établie : ne jamais échanger l’affection de ses proches contre deux barils de napoléons, quoi qu’en dise la publicité. Et l’expérience a confirmé l’aura dont jouit, à l’étranger, notre système hospitalier : excellence et humanité. En ces temps de chamaille électorale et de tâtonnements idéologiques, on peut être fier de la perception qu’a la France du service public de santé. Pourvu que ça dure…

A propos de chamaille, la teneur du débat électoral semble se détériorer au fur et à mesure qu’approche la première échéance. Ce qui promet des containers de boules puantes pour le deuxième tour. Les médecins ont été formels : pas d’exposition à la violence, à la vulgarité, à la mauvaise foi ni au mensonge pour les délabrés de la coronaire. C’est beaucoup trop dangereux. Faites passer. Vous savez ainsi ce qui vous reste à faire, quand bien même feriez-vous partie de ces 30% de citoyens qui se demandent encore à qui ils pourraient bien accorder leur vote. Prenez donc des vacances en Suisse. Vous pourrez raconter à vos petits-enfants comment c’était avant, quand la Suisse était un pays ami où l’on déposait ses soucis et, hum, ses économies. Car demain, l’amitié franco-helvétique pourrait avoir fondu. Mais nos soucis auront disparu. Donc, plus besoin d’économies. Voilà ce qu’est la rhétorique politique, coco.

La recette du jour

Hygiène de vie

Vous avez mené une vie insoucieuse des dommages collatéraux de vos excès. C’est votre droit, mais il va falloir passer à la caisse. Car selon le Professeur Iacona, « Le prix des choses est écrit dessus  ». Pour éviter le pire, renoncez toutefois à suivre la campagne électorale : les arguments avancés sont plus redoutables que des quintaux de cholestérol.

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