Eh oui, c'est la rentrée

Eh oui, c’est la rentrée !

Vous l’aviez déjà ressenti hier matin, non ? Le fond de l’air commençait à sentir la rentrée. La rentrée des classes, s’entend, celle dont la plupart des adultes se rappellent avec un pincement de cœur : la fin des vacances insouciantes, le retour à la chiourme studieuse. La rigueur, la discipline, le boulot, une préfiguration en miniature des obligations qui pendent au nez des mouflets, quand ils auront achevé le cycle interminable des classes primaires et secondaires, et bouclé leur voyage initiatique dans le supérieur. Mais les parents peuvent remiser leur nostalgie dans les étagères poussiéreuses de leur mémoire infidèle ; l’école n’est plus aujourd’hui ce qu’elle était hier ou avant-hier, et elle sera encore différente demain. Car chaque législature apporte son lot de réformes de l’enseignement, afin de s’adapter à cette réalité dérangeante : les enfants ne sont plus ce qu’ils étaient. Voilà ce qui rend l’éducation compliquée, car les parents et les enseignants, eux, ne changent pas assez vite.

Il appartient donc au ministre concerné de sortir sa boîte à outils pour bricoler les ajustements nécessaires. Le rythme scolaire, d’abord, va être reconfiguré : la semaine de quatre jours et demi et une alternance métronomique d’école et de vacances, qui plaira sans doute aux écoliers mais va causer de nouveaux embarras d’intendance aux famille : on ne fait pas de réforme sans casser les pieds. Mais avec la réintroduction des séances de morale républicaine, les moutards pourront claquer le nez des parents récalcitrants. Finalement, il est plus difficile de gérer le portefeuille de l’Education que celui de l’Information. Car à la télévision publique, le vent nouveau a déjà soufflé sans qu’il ait été besoin de réformer. On apprend aujourd’hui que les Luxembourgeois sont vexés du comportement des Français : contrairement à ce qui était envisagé, notre télé ne retransmettra pas les épousailles du Grand-Duc héritier avec l’élégante Stéphanie de Lannoy. Alors que le prince William d’Angleterre, ainsi que son homologue de Monaco, avaient eu droit aux honneurs de nos lucarnes. Faut-il voir dans cette affaire une intervention du ministère des Affaires étrangères ? Que nenni. C’est encore un coup de celui de l’Education. Après avoir réintroduit l’enseignement de la géographie là où les prédécesseurs l’avaient sucré, il faut bien trouver une compensation : nos gamins seront privés d’histoire contemporaine. C’est une bonne idée : ils ne savent déjà plus rien de l’Histoire ancienne.

La recette du jour

Programme scolaire

Vous vous inquiétez de la minceur du bagage acquis par vos enfants écoliers. C’est un tort : la géographie revient au programme. Ils sauront désormais où se trouve Tombouctou. Mais ils continueront d’ignorer la vie du Grand-Duc. Pour compenser, envoyez-les en vacances au Luxembourg. Ils s’y ennuieront ferme mais apprendront ce qu’il faut pour devenir journaliste à Paris-Match.

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