L'impôt citoyen

L’impôt citoyen

Bien sûr que la fiscalité préoccupe tout un chacun. Vous n’êtes pas le seul à vous inquiéter de votre prochaine ardoise, voyez-vous. C’est le lot commun. Après de longues années de grande modération, qui ont contribué à assécher les caisses publiques, la plupart des pays sont maintenant bien obligés de remonter la pression fiscale. Il en résulte quelques inquiétudes, notamment en France, où une tranche à 75% devrait être instaurée sur les revenus supérieurs à 1 million. Et au même moment, les électeurs suisses pestent contre la pratique du « forfait fiscal », qui accroît le nombre de résidents étrangers (très) fortunés et fait monter les prix de l’immobilier. Si les Européens ne peuvent plus aller se protéger en Suisse contre une imposition massacrante chez eux, ils devront se résigner, comme Yannick Noah, à se déclarer « contents » de se faire étriller. Même si ce n’est pas tout-à-fait vrai.

On observera que le meilleur exemple de civilité fiscale nous est venu, la semaine dernière, des Etats-Unis. Où un certain Mark Zuckerberg, père du célèbre social network Facebook, a décidé d’introduire sa société en Bourse. Pas vraiment pour donner des moyens financiers à sa firme, qui dispose d’un bon matelas de cash. Mais plutôt pour aider les premiers actionnaires à extérioriser de généreuses plus-values. Pour son propre compte, le jeune Mark n’a cédé que la quantité de titres nécessaire à payer l’impôt résultant de la mise sur le marché (environ 1 milliard de dollars). Après quoi, il s’est marié dans l’intimité, ne pouvant raisonnablement inviter à la fête la flopée de ses « amis » Facebook. Il avait promis à la belle Priscilla Chan, sa fiancée de longue date, qu’il ne pouvait être question d’épousailles tant que cette question fiscale n’était pas réglée. Il est sacrément cool, le jeune Mark, de n’avoir pas renoncé à la nationalité américaine pour payer moins d’impôts. Car s’il s’était fait Français, il n’aurait pas eu besoin de sacrifier un morceau de sa participation au profit du Trésor. Même avec la grille d’impôts hollandienne. Il mérite tous nos vœux de bonheur, le jeune couple. Pas besoin de lui souhaiter la prospérité, c’est déjà fait.

La recette du jour

Argent et mariage

Vous avez consacré toute votre prime jeunesse à mettre sur pied une entreprise qui est devenue florissante. Vous venez de l’introduire en Bourse : vous être devenu très riche et vous envisagez maintenant de prendre le temps de vous marier. Réfléchissez bien avant de faire le pas. Car il est beaucoup plus facile de se ruiner par le mariage que de faire fortune dans l’entreprise.

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