La (mauvaise) foi et (...)

La (mauvaise) foi et la loi

On dirait que nos sociétés dites développées commencent à comprendre qu’elles ont peut-être commis une grosse boulette. En misant toutes leurs aspirations métaphysiques sur une seule « valeur » : l’économie. Ou en d’autres termes, sur l’argent. Evidemment, c’était risqué. Comme faire tapis au poker avec une paire de 2. Le cycle des affaires n’étant pas un long fleuve tranquille, toute perspective de récession prend ainsi des allures de cauchemar. Il faut alors en identifier les responsables, dont le comportement hérétique aurait pu irriter les divinités de la croissance. L’espérance en un PIB durablement plus élevé est devenue la première vertu théologale de la foi contemporaine. Toutefois, s’il est avéré que les pratiques sulfureuses de la finance ont bien catalysé les désordres présents, cela ne signifie par pour autant que ce secteur compte davantage de voyous et d’apostats que le reste du monde. Mais cette industrie a réussi un tour de force : faire pondre des œufs bien réels à des poules virtuelles. La nature humaine se caractérisant par l’ingéniosité à exploiter ses avantages, Il était dans l’ordre des choses que les inventeurs de cette pierre philosophale exploitassent leurs poules en batterie. En négligeant, hélas, le risque de pandémie.

Les dommages collatéraux de l’obsession à acquérir et à accumuler les richesses dépassent le cadre des frontières nationales. Et s’expriment sur ce volet délicat que l’on nomme pudiquement la « concurrence fiscale ». Laquelle est jugée déloyale lorsqu’un compétiteur pratique des conditions paradisiaques sous le parasol du secret bancaire. Voilà des années que les grandes nations du monde ferraillent contre la clémence Suisse à l’égard des nomades fiscaux. Avec quelques succès remarqués. Et quelquefois le recours à des pratiques dont la morale pourrait s’accommoder, mais que la loi réprouve. Comme le recel d’informations confidentielles résultant du piratage de données. On se souvient de la fameuse disquette acquise par le fisc allemand à l’employé indélicat d’une banque suisse. L’affaire rebondit aujourd’hui, par l’émission d’un mandat d’arrêt international contre les agents des impôts berlinois qui ont conclu la transaction. Sur l’accusation d’espionnage industriel. Ceci au moment où les autorités des deux pays achèvent de peaufiner leur accord « Rubik », visant à imposer à la source les fortunes allemandes protégées par le secret suisse. Et dont les modalités ne font pas l’unanimité à Berlin, c’est le moins que l’on puisse dire. Une pratique unanimement prohibée, comme le recel, est-elle justifiable pour lutter contre l’incivisme fiscal, universellement pratiqué ? Sans aucun doute, répond Berlin. Sur la base de la même doctrine qui fit jaser, naguère, dans les chaumières françaises : « Pas de liberté pour les ennemis de la liberté  ». Selon quoi pour des questions d’argent, on finit par oublier que l’on vit, paraît-il, dans un monde civilisé.

La recette du jour

Recouvrement sans huissier

Vous êtes dans les affaires et certains de vos clients ont pris la mauvaise habitude de vous faire lanterner dans le règlement des factures. Les voies judiciaires étant d’une lenteur exaspérante, envoyez vos gros bras vider le coffre-fort des débiteurs indélicats. Vos méthodes soulèveront peut-être l’opprobre, mais au moins aurez-vous été payé. Et laissez les avocats se disputer.

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