Lardon en promotion

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Nos représentants sont en ce moment très mobilisés sur la question épineuse des espèces menacées. Voyez par exemple l’ours des Pyrénées : au dernier recensement, la tribu comptait 25 membres, grâce à une immigration slovène massive. C’est beaucoup trop, affirme la faction des anti-ours, redoutant que les plantigrades ne viennent jusque dans nos bras, égorger nos agneaux, nos fils et nos compagnes. Les ursophiles craignent au contraire qu’une aussi faible population ne condamne la colonie aux affres de la consanguinité. Mais le Gouvernement a tranché par un ni-ni : pas question d’autoriser la traque à l’ours, ni d’accorder de visas supplémentaires. L’incident est clos. En revanche, les Sénateurs viennent de déclarer la guerre aux loups, dont ils souhaitent autoriser l’abattage « dans des zones délimitées chaque année par arrêté préfectoral ». C’est-à-dire autour des bergeries sénatoriales et des maisons de retraite (pour la protection des mères-grands). Mais l’armée ne sera pas mobilisée : chacun sait que les loups sont beaucoup plus dangereux dans le business urbain que dans nos forêts dépeuplées.

Au contraire, il sera peut-être nécessaire de rapatrier nos troupes du Mali. Pour sécuriser le Palais Bourbon, où 577 députés s’écharpent comme des hyènes affamées. Car il s’agit de décider, au nom de la biodiversité démocratique, s’il est possible d’accoupler deux sapiens de même sexe. Et accessoirement de les autoriser à assurer leur descendance, par des moyens autres que ceux en usage chez les ours et les loups depuis le début des temps. Il faut reconnaître que la perspective de commercialiser la progéniture pourrait bouleverser l’univers psychologique des enfants. Aujourd’hui, tous les marmots savent comment ils sont venus au monde : selon leur sexe, la cigogne les a déposés dans un chou ou dans une rose. Demain, les lardons apprendront qu’ils sont le fruit de la négociation avec un dealer, grâce à un dépôt sur le livret de caisse d’épargne. Pour la magie de la chose, bonjour les dégâts. Mais c’est l’évolution inévitable de la société de consommation, coco. Avec les dommages collatéraux à en attendre : les gamins vont multiplier les procédures contre leurs parents acheteurs, pour le moindre défaut de fabrication génétique. Ça va être joyeux, la vie de famille…

La recette du jour

Gamins en rayons

Vous êtes au désespoir de n’avoir pas de descendance, bien qu’ayant opté pour un mariage parfaitement orthodoxe. Soyez patient. Une nouvelle loi autorisera bientôt la vente de mouflets en supermarché. Si vous êtes désargenté, vous achèterez un bambin d’occasion : il y aura forcément des retours de la part de clients insatisfaits.

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