Les jeux et la politique

Les jeux et la politique

Encore un coup tordu de la météo : à cause du mauvais temps, la finale des législatives a dû être reportée. Comment ? Il y a confusion ? Oh, mille excuses : le réveil est toujours un peu difficile le lundi. Vous avez raison : seul le député de Roland-Garros est concerné par le report. Les autres feront bien leur finale aux points dimanche prochain, comme prévu et quel que soit le temps dans les rues. De fait, ce sont les électeurs qui ont été perturbés par la pluie : ils sont restés cloîtrés chez eux plus nombreux que d’ordinaire pour un tel match. Le problème, voyez-vous, c’est la concurrence entre les différentes compétitions : on sait où aller pour trouver le panem quotidien, vu que les boulangers ne sont pas légion ; mais pour les circenses, l’offre est tellement abondante que l’on ne sait pas où donner de la tête.

D’accord, c’est la saison. On ne saurait échapper au rituel récurrent Porte d’Auteuil et à Wimbledon. Mais cette année, c’est le pompon : le foot vient ravager l’emploi du temps des travailleurs les plus besogneux et monopoliser les conversations de la pause-café, voire davantage : tout le monde a pu voir le cliché des dirigeants du G8 devant l’écran de télé, une bière à la main et des charentaises aux pieds. La politique internationale est devenue très Mimile. On ne sait combien de temps va durer cette affaire, mais dès qu’elle sera achevée, ce sont les Jeux Olympiques qui vont prendre le relais. Pas étonnant que dans ce contexte, les législatives ne passionnent pas le pékin : la plupart des joueurs ne feraient pas le 100 m en moins de 30 secondes. Ni ne réussiraient à tacler Platini. Comment ça, Platini ne joue plus au foot depuis belle lurette ? Ah bon. Eh bien, on n’était pas au courant. Alors, on suppose qu’il est devenu député. Non plus ? Voilà un nouvel exemple de la chienlit grandissante : l’avenir est incertain pour une société qui ne sait plus recycler dans la politique ses sportifs et ses saltimbanques usagés. Bon, on vous laisse : il est temps de partir si l’on ne veut pas rater l’avion pour Donetsk. Vous le savez bien : c’est France-Angleterre, à 18 heures. Cameron joue avant-centre et la Reine Elisabeth est dans les buts : ils vont prendre la pâtée.

La recette du jour

Jeux éducatifs

Votre jeune garçon ne manque pas d’habileté la balle au pied : il envisage de faire carrière dans les jeux du cirque. Pour l’en dissuader, usez de votre persuasion, de votre autorité et si nécessaire, de la violence : qu’il apprenne plutôt la boulangerie. Car fabriquer du pain nourrira toujours son homme. Tandis qu’avec le foot, on est vite dans le pétrin.

deconnecte