Noisettes : hausse (...)

Noisettes : hausse des réserves

Voilà le problème, avec les Français : ils n’en font qu’à leur tête. Même les mules sont moins réfractaires aux sollicitations. Vous pouvez adresser à l’Hexagonal toutes sortes de recommandations, c’est à-peu-près comme si vous… enfin, vous voyez ce que l’on veut dire : comme si vous utilisiez un violon à des fins autres que musicales. Si bien qu’il est permis de s’étonner de l’âpreté de la bagarre entre les prétendants à la présidence du pays. Entre nous, ce n’est pas de la tarte d’assumer la fonction : d’abord, vous avez plus de la moitié du pays qui ne peut pas vous piffer, qui que vous soyez, quoi que vous disiez et quoi que vous fassiez. Et un petit tiers ne vous tolère à contrecœur que pour mieux vous flinguer à la première occasion. Ensuite, quand vous êtes installé, c’est votre propre faction qui ne cesse de vous casser les pieds. L’idéal, pour un président, serait d’avoir tout le monde contre lui : ce serait l’optimum pour fédérer une population qui n’aime rien moins que d’être dans l’opposition. Un grand président l’avait déjà diagnostiqué : dans un pays qui compte autant de fromages, vous pouvez toujours ramer pour faire l’unanimité.

Mais enfin, là n’est pas le propos. On veut ici épingler le comportement terroriste de nos concitoyens. L’année dernière, alors que le pays se débattait dans la morosité et que tout le monde espérait voir émerger les jeunes pousses de la reprise, qu’ont-ils fait de leurs sous ? Croyez-vous qu’ils aient dépensé sans compter afin de donner une chance de succès à l’activité ? Que nenni : ils ont épargné comme des forcenés. Près de 17% de leur revenu, comme des cigales auvergnates. Pas étonnant qu’ils se plaignent de l’érosion du pouvoir d’achat : ce ne sont pas les prix qui augmentent, mais leurs velléités dépensières qui baissent. Un véritable sabotage. On attend toutefois avec impatience de savoir où ils ont planqué leurs noisettes, puisque toutes ne vont pas sur le Livret de l’Ecureuil. Il est improbable qu’ils les aient déposées sur leurs comptes-courants, sans quoi les banques n’auraient pas eu besoin de se recaver à la BCE pour des montants astronomiques. A se demander s’ils n’empilent pas leurs biffetons sous le matelas et leurs napoléons dans le congélateur. Mais c’est de bon augure. Car dans l’hypothèse où ils ne seraient pas trop mécontents de la tête du prochain président, tout cet argent devrait sortir des oubliettes pour donner un électrochoc salutaire à la croissance. Enfin, c’est une hypothèse. Bon, un rêve, si vous voulez. Ou un conte, si vous préférez. Mais on a bien de droit de croire à une belle histoire, non ?

La recette du jour

Epargne et DLC

Produit des 30 Glorieuses, vous avez été éduqué dans le culte de la dépense. Dans la croyance que demain serait plus prospère qu’aujourd’hui. Ce n’est plus vrai et vous êtes déçu. Vous épargnez donc avec frénésie pour adoucir le quotidien d’un avenir indécis. Vous avez raison mais vous risquez quand même être déçu. Car les noisettes épargnées pourraient dépasser leur date de péremption.

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