Nouvel attentat contre

Nouvel attentat contre la Suisse

Les Français ne sont pas les seuls à pérorer et ergoter sur les questions de fiscalité. On sait en particulier que les Américains se déchirent sur la question de l’imposition des hauts revenus : selon le lemme posé en son temps par G.W. Bush, il faut que la taxation des « riches » soit la plus douce possible, car leurs dépenses et leurs investissements contribuent largement à la croissance du pays. Une thèse qui a probablement un fond de pertinence, quoi que l’on pense des talents de théoricien de Bush junior. Mais les Yankees ne sont guère plus vertueux que la moyenne de leurs contemporains : au lieu de louer la bienveillance de l’Oncle Sam, au lieu de claquer leurs sous en fanfreluches ou de les investir dans des projets ésotériques, nombre d’entre eux ont préféré planquer leur cagnotte dans des paradis fiscaux. Plutôt que de payer peu d’impôts chez eux, ils ont choisi de n’en payer aucun ailleurs. Car une théorie non écrite se révèle partout vérifiée : le contribuable appartient à une espèce continument insatisfaite du sort qui lui est fait. Donnez-lui un doigt, elle vous prendra le bras.

En foi de quoi des cohortes d’Américains dorés sur tranche ont-ils enterré de petites fortunes sous les cocotiers fiscaux de… la Confédération helvétique, en particulier. On se souvient du feuilleton guerrier qui a opposé l’administration US à la Suisse dans l’affaire UBS, cette banque convaincue d’avoir favorisé l’exode de capitaux par des moyens… critiquables. Compte tenu des arguments sonnants, trébuchants et contondants déployés par les Américains, la Suisse a dû apostasier son culte du secret bancaire en dénonçant les fraudeurs, et payer des indulgences coûteuses pour le salut de son âme neutre. Tout n’est pour autant pas réglé dans l’intendance des relations de Berne avec les autres capitales du monde, sur le terrain de la taxation des capitaux off shore et l’information relative à leurs détenteurs. Et voilà que démarre le deuxième acte de l’offensive de Washington, à la suite des confessions d’un employé de Crédit Suisse entôlé voilà quelques mois à Miami : d’autres établissements helvétiques se seraient rendus coupables de pratiques condamnables et auraient même protégé les exilés d’UBS lorsque cette dernière était sous le courroux de l’Oncle Sam. Lequel entend de nouveau dégainer son artillerie et négliger la nouvelle convention fiscale, signée en 2009 mais toujours pas entrée en application. En temps ordinaire, les Américains ne font déjà pas dans la dentelle. Mais lorsqu’ils ont besoin d’argent, il faut s’attendre à tout de leur part. Ça va chauffer…

La recette du jour

Neutralité bancaire

Vous êtes banquier suisse et à ce titre révérencieux à l’égard du secret et de la neutralité. Vous avez déjà remplacé vos traders par des programmes informatiques. C’est bien vu, mais insuffisant. Remplacez la totalité de vos employés par des robots : eux n’ont peur de rien et ne caftent pas sous la torture psychologique des Yankees. Avec vos profits, rachetez la Maison-Blanche. Et louez-la à l’occupant. Au noir.

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