Pour une OPA sur la (...)

Pour une OPA sur la Grèce

Il nous faut aujourd’hui donner un petit coup de pouce aux autorités européennes, qui patinent dans la semoule pour trouver, d’ici demain, LA solution à un problème qui ne cesse de croître et embellir depuis le début de la crise. L’addition des capitaux à mobiliser atteint désormais des sommets stratosphériques et personne ne sait plus par qui il faut commencer la distribution, ni auprès de qui réunir les sommes à jeter par hélicoptère au-dessus de l’Europe, selon la méthode préconisée par Ben Bernanke, l’Icare contemporain de la finance mondiale. Il y a pourtant une approche toute simple que les Américains appellent back to basics, le retour aux fondamentaux. C’est bien la Grèce qui a catalysé les difficultés, non ? C’est bien sa dette qui prospère à la vitesse de la marée au Mont Saint-Michel, non ? C’est bien la Grèce qui exige aujourd’hui un dispositif qui règle ses problèmes jusqu’en 2035 et non un bricolage pour les années qui viennent, non ? Bon, alors c’est en Grèce que se trouve la solution. Une solution radicale et peu coûteuse.

Il suffit d’observer que depuis l’avant-crise, en 2007, l’indice de la Bourse d’Athènes a été divisé par 7. Comme si le CAC 40 se baladait aujourd’hui autour de 850 : à ce prix-là, vous achèteriez, n’est ce pas ? Et vous auriez raison. Si bien que pour une poignée de milliards d’euros, beaucoup moins que les montants sans cesse croissants, bien qu’insuffisants, nécessaires au gouvernement d’Athènes pour calmer l’incendie, il est possible de faire une OPA sur toute l’économie grecque. L’intégralité de son appareil bancaire vaut aujourd’hui à peine plus que la cote de Dexia, et c’est lui qui porte une bonne part de la dette du pays. Rafler le tout pour quelques picaillons serait une opportunité remarquable. Il suffirait alors d’attribuer à Van Rompuy le poste de PDG, à Barroso celui de Trésorier et confier l’audit permanent à Mme Merkel. Avec un tel staff, les Grecs cesseraient de rigoler. Mais ce serait assurément un moyen efficace de préparer une situation de recovery pour le pays, sans renoncer aux principes libéraux qui sont les évangiles de l’Union. Avec une partie des énormes profits à attendre de l’opération, l’Europe pourrait prendre des options d’achat bon marché sur le Portugal et l’Irlande, avant de s’offrir la pleine-propriété de l’Espagne et de l’Italie, deux entreprises mûres pour la déconfiture. La Communauté pourrait ainsi devenir prospère sans avoir à s’endetter jusqu’aux trous de nez. Et envisager d’offrir les Etats-Unis en dot à ses petits-enfants. Encore que ce ne soit pas vraiment un cadeau.

La recette du jour

Citoyen-actionnaire

Depuis que vos ancêtres ont assailli La Bastille, vous vous êtes laissé bercer par la douce musique de l’organisation démocratique, de l’égalité des citoyens et de la fraternité entre les hommes. Maintenant que la bise est venue, vous déchantez. Au lieu de vous indigner, exigez que vos emprunts d’Etat soient transformés en actions du pays. Et en Assemblée générale, votez pour de gros dividendes.

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