Réchauffement général

Réchauffement général

Ça chauffe. Et ça réchauffe. Les rapports s’accumulent de la part des milieux scientifiques. Comme la Banque mondiale, dont les laboratoires climatiques ont récemment revalorisé les prévisions alarmistes du Giec : les températures devraient remonter de 6° à la fin du siècle. A moins que nous ne soyons tous morts de soif d’ici là. Cette hypothèse catastrophiste ne vaut, bien entendu, que si rien n’est fait rapidement pour limiter les émissions de CO2 – le Mal absolu. Eh bien, rien n’est fait. La conférence de Doha s’est limitée à échauffer les esprits et se solde par un modeste consensus : on reparlera de la question dans deux ans. A croire que les autorités sont des dinosaures immunisés contre la canicule, ou que leur conviction est fragile quant aux effets sur le climat des gaz à effet de serre.

Ça chauffe au Moyen-Orient. Les climatologues du Pentagone soupçonnent que des gaz toxiques, qu’ils croyaient auparavant stockés en Irak, puis en Libye, sont en fait entreposés en Syrie. Et qu’ils pourraient être utilisés par Bachar, ou à défaut par ses opposants, c’est selon. On ne peut décidément plus faire confiance à un tyran ni aux révolutionnaires qui le combattent : c’est maintenant compliqué de faire la pluie et le beau temps en terre étrangère. De ce fait, la déstabilisation est devenue une activité risquée pour l’évolution du climat moyen-oriental.

Ça chauffe en Italie. Le Président du Conseil en titre, promu au poste pour sa technicité de redresseur goldmansachien, jettera l’éponge après avoir fait voter (espère-t-il) le plan d’austérité approprié à la situation du pays. Courage, fuyons. L’espace laissé vacant a été immédiatement revendiqué par le brontosaure de la vie politique italienne, que l’on aurait pu croire anéanti par les émanations toxiques de son affairisme sulfureux. Les chancelleries frissonnent devant la perspective de ce come back ; la Commission européenne fait la moue ; le Président italien, garant institutionnel du bon fonctionnement de la République, déclare « attendre les marchés  ». On observera donc, comme lui, le vote boursier des prochains jours. Car celui des Italiens, prévu au printemps prochain, ne revêt, on s’en doute, qu’une importance anecdotique face à celui de la finance. Laquelle continue de déterminer l’évolution du climat démocratique, sans l’ombre du moindre scepticisme.

La recette du jour

L’art du comme back

Bientôt octogénaire, vous avez mené une longue carrière de businessman comblé et de politique triomphant. Bien sûr, vos succès vous ont obligé à accumuler les casseroles et les liftings. Mais ne renoncez pas pour autant à la vie publique : le climat est tellement pourri que vos opposants pourraient bien s’effacer devant un vieux cheval promis à l’équarrissage.

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