Cimiez à l'heure de la (...)

Cimiez à l’heure de la tragédie antique

Les Arènes de Cimiez sont désormais équipées pour recevoir un public assis.
Comme à Athènes, Épidaure ou Vérone, le Théâtre National de Nice y invente son propre festival de tragédie dans ce que sa directrice nomme « un écrin » particulièrement adapté à la représentation du théâtre classique grec. La première édition de cette manifestation se déroulera du 19 juin au 5 juillet. Trois semaines pendant lesquelles vont se croiser des chefs-d’œuvre intemporels et le meilleur de la création artistique, de Phèdre à Andromaque. À ces classiques répondent des visions contemporaines de la tragédie revisitée sous différentes formes.

On se souvient que Muriel Mayette-Holtz quand elle était directrice de la Comédie Française avait réussi à élargir considérablement le public de cette institution par ses méthodes d’administration novatrices. Ici sur cette Côte d’Azur plutôt frivole en été, elle souhaite rendre la tragédie accessible à un public jeune, pari aussi osé que nécessaire.
« Phèdre » de Jean Racine a été présentée en ouverture du 19 au 22 juin, au moment où la nuit tombe. La pièce, mise en scène par la directrice du TNN est interprétée par l’excellente équipe de jeunes comédiens qu’elle a formée, rejointe en cette occasion par le slamer Jacky Ido, dans le rôle du douloureux Théramène. 
Deux représentations de « Andromaque » de Jean Racine sont programmées les 2 et 3 juillet en clôture. Un spectacle scénographié par Stéphane Braunschweig, création du Théâtre de l’Odéon saluée unanimement par la critique pour sa mise en scène. 
Entre ces deux spectacles, le programme comporte d’autres formes d’expression, des créations où la langue contemporaine se confronte à la tragédie : histoires inédites, lectures portées par de grands comédiens, des poèmes à dire et à chanter… Le 25 et 26 juin, « Hélène après la chute » est un huis clos entre Hélène et Ménélas. Il raconte ce combat intime accompagné de chants et de mélodies sentimentales, écrit et mis en scène par Simon Abkarian et mis en musique par Macha Gharibian.
«  Calek », le 28 juin, est un récit halluciné, un texte brûlant de notre mémoire collective, une réflexion sur l’obéissance et la liberté, avec Charles Berling en seul en scène. Puis « Notre Homère », le 29 juin, met en mots cette épopée dans un français très contemporain par Jacques Bonnafé et
Emmanuel Lascoux.
C’est aussi cette dimension « contemporaine » qu’il faut avoir à l’esprit en épluchant le programme de ce premier festival de tragédies : ce rendez-vous avec les larmes, le désir, le désarroi ou la quête d’amour est de tous temps et bien d’actualité.
D’autres propositions gratuites de spectacles et animations sont réparties dans différents endroits emblématiques de Nice - villa Masséna, château Crémat, musée archéologique, place Saint François, jardins du Paillon – et le TNN nous donne rendez-vous sous ces « nuits étoilées », «  denses et profondes  », pour reprendre les propos de Muriel Mayette- Holtz.

Photo de Une : Andromaque ©Simon Gosselin

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