Police scientifique : (…)

Police scientifique : les nouvelles technologies resserrent les mailles du filet

Depuis leurs premiers pas effectués à la fin du XIXème siècle, les techniciens de la "scientifique" sont passés de la simple loupe à l’empreinte ADN.

Les premiers pas

À l’époque de Sherlock Holmes, l’enquêteur ne pouvait se fier qu’à son flair et à sa loupe... En 1882, la préfecture de police de Paris se dote d’un service d’anthropométrie, puis d’un service photographique, et cinq ans plus tard Alphonse Bertillon y introduit la méthode de signalisation anthropométrique des individus arrêtés, puis la dactylotechnie (observation et comparaison des empreintes digitales). En 1902, pour la première fois, un criminel est confondu par ses empreintes : la police scientifique était née !

Arsène Lupin en prison

Aujourd’hui, Arsène Lupin ne pourrait plus détrousser ses victimes en toute impunité. La vidéosurveillance, le bornage du portable, le profil ADN et d’autres technologies viennent appuyer les enquêteurs dans leurs recherches.
Mais ce n’est évidemment pas une garantie à 100% : des dossiers célèbres ont gardé leurs secrets comme les affaires Raddad ou Grégory...

Lever les doutes

Des catastrophes (tremblements de terre, tsunamis, etc.) peuvent provoquer la mort d’un grand nombre d’individus. De même que des accidents (avion, train, industrie etc.) ou des attentats. Les travaux de la "scientifique" permettent de comprendre les événements (hors catastrophes naturelles). Elle identifie de façon formelle les victimes. Des investigations qui prennent parfois des jours et des semaines pour lever tous les doutes, lorsque les victimes sont concentrées sur un lieu restreint, comme lors du crash de l’avion de German Wings dans les Alpes de Haute-Provence en 2015.

Orienter les enquêtes

La médecine légale détermine les causes du décès et les derniers événements qui précèdent la mort. L’autopsie permet de reconstituer l’état de santé de la victime, de vérifier s’il peut avoir un lien avec la mort, de constater des lésions, mortelles ou pas. Le rapport d’autopsie oriente les enquêtes criminelles avec de précieuses informations scientifiques

Fichiers et labos

En plus des constatations techniques, des prélèvements de traces et d’indices, les services spécialisés de la police et de la gendarmerie gèrent de nombreux fichiers et logiciels utilisés pendant les enquêtes (le FAED pour les empreintes digitales et le FNAEG pour les empreintes génétiques).
Les enquêteurs scientifiques font un travail important dans leurs laboratoires.

La "richesse" du FNAEG

Le Fichier national automatisé des empreintes génétiques a été créé par la loi du 17 juin 1998. Il ne recevait à ses débuts que l’ADN des délinquants sexuels, avant de s’élargir aux personnes impliquées dans des crimes et délits. Plus d’un million d’empreintes sont actuellement inscrites au FNAEG.

Mémoire longue

Pascal Jardin, violeur et meurtrier, a été confondu par son ADN dix-huit ans après la découverte du corps de sa victime.
De même pour Jacques Rançon, condamné pour les mêmes faits dans l’affaire des "disparues de Perpignan".
Des prélèvements sur la dépouille du Dauphin, fils de Marie-Antoinette et de Louis XVI, ont confirmé que l’enfant mort de tuberculose dans la prison du Temple le 8 juin 1795 était bien le petit Louis XVII alors âgé de 10 ans. Avant les analyses, le doute planait...

Éthique

L’utilisation de l’ADN pose cependant des questions éthiques. Ainsi, en 2018 aux USA, les enquêteurs ont retrouvé l’auteur de douze meurtres et d’une cinquantaine de viols en questionnant les bases de données d’une société de généalogie constituées à partir des empreintes génétiques de personnes ayant eu recours à des tests pour mieux connaître leurs ancêtres. C’est ainsi que, même si vous n’avez jamais fait l’objet de prise d’empreintes génétiques, votre ADN est tout de même "pistable"...

Photo de Une : © G. Cote