OGCN Jean-Pierre RIVÈRE

OGCN Jean-Pierre RIVÈRE : "Quand on n’a pas d’argent, il faut savoir faire des coups"

Le président de l’OGC Nice a réussi à faire de son équipe de football une des meilleures de la ligue 1 française, malgré un budget de 42 M€ contre... 500 M€ au PSG.

En juillet 2011, Jean-Pierre Rivère prend la direction de l’OGC-Nice, injectant 12 M€ dans le club (51% des parts). Cinq ans plus tard, en juin dernier, le club est racheté par le sino-américain Chien Lee et par le chinois Alex qui possèdent désormais 80% des parts. Ils sont accompagnés dans cette opération par les Américains Mike Conway et Elliott Hayes. Les quatre hommes ont racheté, pour 11 M€, 31% des parts du club à Jean-Pierre Rivère, qui conserve donc une participation de 20%. Ils ont aussi repris, pour une somme estimée entre 8 à 10 M€, la totalité des parts d’un quatuor qui détenait 49% du club.
Resté président du directoire, Jean-Pierre Rivère a vu l’OGC-Nice terminer 4ème du classement de la saison 2015-2016 et se qualifier pour la Ligue Europa. Cette saison, malgré le départ de son joueur vedette Hatem Ben Arfa et de son entraîneur Claude Puel, les Aiglons ont été sacrés champion d’automne et figurent actuellement à la 3ème place du championnat.

Nous avons rencontré le président de l’OGC-Nice lors d’une conférence à l’UFR Stap.

Jean-Pierre Rivère, comment gérez-vous l’OGC Nice ?

Je gère le club à mi-temps. Mon rôle est d’imprimer ma stratégie, mes objectifs et ma façon d’y arriver. Ce club a un côté familial et beaucoup de cœur. Le danger du football, pour tous les acteurs et les joueurs en premier, c’est la médiatisation : on peut prendre vite la grosse tête. Le rôle du dirigeant est de les faire adhérer au projet commun. Je délègue énormément. Chacun a une gestion très autonome, mais toujours avec le même fil conducteur.

Pourquoi avoir vendu le club à des Chinois ?

Je n’ai pas cherché à vendre le club, mais à trouver des partenaires. On ne voulait pas s’associer avec quelqu’un qui ne continuerait pas notre projet. Les intérêts sont multiples. La Chine, qui compte 1,4 milliard d’habitants, s’ouvre au monde capitaliste et le football est une priorité nationale. En revanche, les Chinois ont des connaissances extrêmement réduites dans ce sport. En terme de tourisme, d’hôtellerie, j’ai vendu des perspectives. Ce que nous voulons, c’est améliorer notre croissance économique grâce à des sponsors.

Votre politique pour les jeunes du centre de formation ?

L’OGC Nice est le premier club en Europe sur le lancement des jeunes. Et nous avons investi 15 M€ sur le nouveau centre de formation. Et pourtant, nous ne disposons que d’un budget de 42 M€, contre 500 M€ au PSG, 250 M€ à l’AS-Monaco et 200 M€ à l’OM.

Quelle est votre politique sur les transferts ?

Nous avons pris le parti des opportunités, comme Ben Arfa ou Balotelli. Ce sont des joueurs qui n’étaient pas bien et que nous avons relancés. Par sa médiatisation, Mario (Balotelli) nous a fait passer dans une autre dimension. Quand on n’a pas d’argent, il faut savoir faire des coups. Balotelli a été acheté 25 M€ par Liverpool et 0 par nous. Quand nous l’avons pris, j’avais dit : "s’il nous marque dix buts dans la saison, c’est gagné". Et il les a déjà marqués.

Nice est-elle une ville de football ?

Je n’ai pas la réponse. Marseille, Saint-Etienne, Lens sont des villes de foot. Mais on y croit, on fait tout pour travailler et c’est par le travail qu’on va y arriver. Notamment par les animations, les invitations pour les femmes, les enfants. Au Ray, il y avait 10 000 spectateurs en moyenne. À l’Allianz Riviera, il y en a 23 000. Pour Nice-Dijon, ils étaient 29 000 ! Nous devons continuer à grandir. Nous avons aujourd’hui le stade, la boutique. Maintenant, il nous faut des ressources complémentaires.

Quand allez-vous vous retirer ?

Avec les repreneurs, nous nous sommes engagés sur un délai raisonnable. Je ne veux pas faire le combat de trop. Je resterai tant qu’il y a la notion de plaisir. Je ne sais pas combien de temps je serai là. Deux ans ? Cinq ans ? Vraiment, je ne sais pas.

L’équipe de l’OGC Nice une des meilleures de la ligue 1 française ! DR courtesy OGCN

Photo de Une : Jean-Pierre Rivère à L’ALLIANZ RIVIERA - Courtsey OGCN

deconnecte