Vigilance pour l'avantage

Vigilance pour l’avantage en nature « véhicule électrique »

Pour encourager la transition énergétique, l’avantage en nature que constitue la mise à disposition par une entreprise d’un véhicule électrique à son salarié bénéficie d’un abattement. Cet abattement est revalorisé en 2024. Estelle Trichet, co-responsable du groupe de travail Social de Walter France, précise les différents cas de figure et leurs modalités pratiques.


Sur le principe, la mise à disposition permanente d’un véhicule électrique, et son utilisation privée par le salarié, constitue un avantage en nature, soumis en tant que tel aux cotisations de sécurité sociale.

Pour inciter les entreprises et les salariés à contribuer à la réduction d’émission de CO2, cet avantage en nature bénéficie d’exonérations de cotisations et de contribution sociales.



Toutefois, ces exonérations, leurs revalorisations en 2024, leurs plafonds, ou la non-exonération, varient selon les cas. Jusqu’au 31 décembre 2024, voici les mesures – temporaires donc – qui s’appliquent.

En cas de mise à disposition d’un véhicule électrique : l’abattement de 50 % est revalorisé

Pour tout véhicule fonctionnant exclusivement au moyen de l’énergie électrique, mis à disposition du salarié entre le 1er décembre 2020 et le 31 décembre 2024, il n’est pas tenu compte des frais d’électricité engagés par l’employeur pour la recharge du véhicule. Quant aux dépenses réelles ou forfaitaires prises en compte, elles sont évaluées après application d’un abattement de 50 ?% dans la limite d’un plafond fixé à 1 ?964,90 ?euros à compter du 1er janvier 2024 (au lieu de 1 800 euros auparavant).

Mise à disposition d’un véhicule hybride rechargeable : pas d’abattement

En cas de prise en charge patronale des frais d’électricité engagés par le salarié à des fins personnelles pour un véhicule dont il est propriétaire ou pour un véhicule hybride rechargeable mis à disposition par l’employeur, cette prise en charge doit être réintégrée dans l’assiette des cotisations et contributions sociales, sans abattement donc.

En cas de mise à disposition de bornes de recharge électrique : tout n’est pas si simple…

Bornes de recharge installées sur le lieu de travail : avec abattement

Par ailleurs, pour l’année 2024, lorsque l’employeur met à la disposition du salarié une borne de recharge pour les véhicules électriques, l’avantage en nature résultant de son utilisation par le salarié à titre non professionnel échappe aux cotisations si la borne est installée sur le lieu de travail, y compris pour les frais d’électricité. Ce principe s’applique même pour les véhicules appartenant au salarié.

Bornes de recharge installées en dehors du lieu de travail : deux cas de figure

Lorsque la borne est installée hors du lieu de travail, en cas de prise en charge par l’employeur de tout ou partie des frais relatifs à l’achat et à l’installation d’une borne de recharge, le régime est le suivant :

- Si la mise à disposition cesse à la fin du contrat de travail, l’avantage lié à cette prise en charge échappe aux cotisations. Abattement, donc.

- Si la borne est installée au domicile du salarié et qu’elle n’est pas restituée à la fin du contrat de travail : abattement partiel. La prise en charge est exclue de l’assiette de cotisations dans la limite de 50 ?% des dépenses réelles que le salarié aurait dû engager pour l’achat et l’installation de la borne, dans la limite d’un plafond de 1 ?025 ?euros en 2024. Lorsque la borne a plus de cinq ans, ces limites sont respectivement portées à 75 ?% des dépenses réelles que le salarié aurait dû engager, avec un plafond porté à 1 ?537,50 ?euros en 2024.

Pour Estelle Trichet : «  Si le principe d’abattement paraît simple au premier abord, il n’en est rien. Les entreprises ont tout intérêt à faire appel au service Social RH de leur cabinet d’expertise comptable pour sécuriser les calculs et éviter tout redressement ultérieur. »

Visuel de Une : illustration ©DR

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