À Hyères, en août 1944, les Borrels, première section continentale à recouvrer la liberté
- Par Gilles Carvoyeur --
- le 2 septembre 2024
Le 19 août, à l’initiative d’Élie di Russo, ancien adjoint au maire de Hyères, une cinquantaine de personnes a commémoré la libération des Borrels, en présence de Jean-Pierre Giran, maire de Hyères, de Stéphane Rambaud, député de la 3ème circonscription du Var et de Max Bauer, président de la Coordination Rurale du Var.
En arrivant de La Londe-les-Maures, il y a 80 ans, au niveau du 3ème Borrel, les soldats de la 2ème Brigade de la 1ère Division française (1ère DFL) passaient pour libérer Hyères vers le Golf Hôtel et vers le Mont Redon aux prix de vifs combats.
« Ainsi, les Borrels furent la première fraction continentale (après les îles) à recouvrer la liberté. Le colonel Garray, commandant la 2ème Brigade avait établi son PC près des 3ème Borrel, le 20 août au matin », a rappelé Élie di Russo, en excellent historien.
AMOUR DE LA PATRIE
L’ancien maire adjoint de Hyères a ajouté : « Cette armée de la France libre avec les brigades de marche BM5 et MB11 étaient composées de soldats d’Afrique, du Pacifique, des goumiers, des Sénégalais, des spahis, des tirailleurs algériens. Des soldats de couleur différente, de confessions différentes, certains priaient, d’autres ne priaient pas, les engagements politiques étaient secondaires pour cette armée à laquelle s’ajoutaient les résistants, soldats de l’ombre. Seul l’amour de la patrie et les valeurs de la République comptaient ».
Le 19 août 2017, Élie di Russo a tenu qu’un panneau du Chemin de la Mémoire soit réalisé en association avec le Souvenir Français pour qu’il soit fait témoignage de cette page d’histoire locale.
« 80 ans plus tard, plus que jamais, il faut que l’on se souvienne de ceux qui ont fait l’histoire avec leurs engagements et leurs sacrifices. Ce Chemin de la Mémoire doit permettre à tous et aux jeunes générations de ressentir cet amour de la France et de ses valeurs de liberté, d’égalité, de fraternité auxquelles nous sommes moralement attachés ».
DESTIN TRAGIQUE
« J’ai aussi le devoir de rappeler le destin tragique d’un pilote et de lui rendre hommage.
Le 29 avril 1944, un avion de la RAF, abattu par la chasse allemande, est tombé en flamme dans le massif des Maures, au nord du 3ème Borrel.
Le pilote, un Canadien de 20 ans, dont on ne devait connaître l’identité que sous le pseudonyme de Pépino, descendu en parachute, parvint à se sauver. Caché par les habitants des Borrels et le maquis local, il travailla pendant trois mois comme bûcheron dans la forêt.
Le matin du 15 août, il rejoint la 1ère DFL. Trois jours plus tard, le 18 août, Pépino est tué dans l’assaut du fort de Mauvanne par les Commandos d’Afrique », a raconté, avec une pointe d’émotion dans la voix, l’ancien adjoint spécial des Borrels.
Aujourd’hui, la seule trace que nous conservons de cet héroïque aviateur est son surnom (Pépino) inscrit sur le monument aux morts de Hyères.