Entretiens de Nice : (...)

Entretiens de Nice : Sarko a fait le show

On beau dire, on a beau faire : par sa seule présence, Nicolas Sarkozy chipe la vedette et devient lui-même un événement dans l’événement.

C’est évidemment ce qui est arrivé la semaine dernière au CUM à l’occasion des "Entretiens de Nice" organisés par le journal Nice-Matin. Cette journée de débats sur les territoires, la décentralisation et le futur de nos vies a été passionnante, avec des orateurs de haut vol comme Manuel Valls, Elisabeth Moreno et beaucoup d’autres.
Le point d’orgue fut l’intervention de l’ancien président, interviewé par Denis Carreaux, directeur des rédactions du quotidien local.

"Sarko" (il lui arrive de se désigner lui-même sous ce diminutif) disserta sur la démographie mondiale, soulignant l’explosion de l’Asie qui fait de cette région du monde la grande puissance du 21ème siècle. "Il faudrait être aveugle pour ne pas le voir" après le 19ème "qui fut celui de l’Europe et le 20ème celui des États-Unis qui gagnèrent deux guerres mondiales, excusez du peu".
Alors que ses livres de souvenirs s’arrachent comme des petits pains, Sarkozy a aussi parlé de culture, un domaine dans lequel il fut beaucoup moqué lorsqu’il évoqua la Princesse de Clèves, roman de Mme de La Fayette sur lequel il reconnut "avoir beaucoup souffert" lorsqu’il était étudiant. On a senti à ce moment-là un homme blessé par une intelligentsia qui ne l’épargna guère durant son quinquennat.
"Un magazine qui fut un grand magazine, le Nouvel Observateur, alla jusqu’à dresser la liste des livres que je devrais lire, vous vous rendez compte", tacla t-il en évoquant ce combat supposé de classe entre ceux qui ont de la culture et d’autres qui préfèrent les concerts deJohnny Halliday à la musique baroque et choisissent le parc Disney de Marne-la-Vallée pour présenter dans un magazine people leur future épouse aux Français.

Pour le reste, "Sarko" reste "Sarko", avec des fulgurances, des pointes d’ironie, le sens inné du bonimenteur et du show, avec une dose de charme qui électrise immanquablement la salle. Il lui faudra au moins tous ces talents le 2 novembre prochain lorsqu’il devra témoigner à la barre du tribunal correctionnel de Paris dans l’affaire des sondages de l’Élysée - dans laquelle il n’est pas poursuivi - mais pour laquelle le tribunal a émis à son encontre un mandat d’amener.

Photo de une DR JMC

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