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François de Canson : « La France reste la destination plébiscitée par les Français »

Alors que l’été s’achève pour laisser place aux belles couleurs automnales, François de Canson, président du Comité Régional de Tourisme, a révélé, lors d’une conférence de presse à Paris, les premiers chiffres de la saison écoulée, grâce à une excellente synergie entre l’État, Atout France et les territoires représentés par ADN Tourisme.

Par la voix d’Olivia Grégoire, ministre en charge du Tourisme, le Gouvernement a annoncé une amélioration estivale légère par rapport à 2022, malgré l’inflation et les tarifs hôteliers élevés, incitant les Français à privilégier des destinations abordables comme la campagne et la montagne. Un constat que François de Canson, président d’ADN Tourisme, a partagé.

« Il faut savoir raison garder, et bien intégrer que 2022 est une année historique en termes de fréquentation pour le tourisme en France, combinant une présence record des Français sur le territoire couplé à des premiers retours massifs des Européens et du grand international. Toute comparaison doit être aussi établie au regard de l’année référence classique et déjà record de 2019.

L’objet n’est pas une course à la fréquentation mais bien à un tourisme apaisé et générateur de ressources. S’il ne devait y avoir qu’un seul message, c’est que les Français sont attachés aux vacances », a constaté François de Canson.

PLAGE ET MONTAGNE EN TETE

Puis le vice-président de la Région Sud a ajouté : « En juillet et août, 67% des Français sont partis en vacances ou en week-end, soit trois points de plus par rapport à 2022. La France reste la destination qu’ils plébiscitent à 88% et on ne peut que s’en réjouir ! Mais, les Français s’autorisent aussi à sortir du territoire. Ils étaient 10% en 2021, 11% en 2022 et 12% cette année. Soit une érosion d’un point par rapport à 2022.

Si la plage (38%) et la montagne sont les grands gagnants, la campagne enregistre de bons résultats (Limousin, Massif central et une grande partie des départements de la région Grand Est).

20 destinations ont concentré plus de la moitié (55%) des nuitées dont 18 sur le littoral (Var, Charente-Maritime, Vendée, Hérault et Morbihan) et 2 sont en zone de montagne (Savoie et Haute-Savoie). Provence-Alpes-Côte d’Azur, Occitanie et Nouvelle-Aquitaine sont les régions où ont séjourné le plus fréquemment les Français, suivies par la Bretagne et Auvergne-Rhône-Alpes.

Enfin, pour les espaces urbains, le bilan est très contrasté. Si on constate une fréquentation moindre pour certaines villes (Marseille), d’autres ont très bien réussi leur été (Bordeaux, Dijon, Saint-Malo, Caen). Et, Nice, Aix-en-Provence ou Antibes enregistrent un été record ».

POUVOIR D’ACHAT

Sur les 33% de Français qui ne sont pas partis cet été, 40% y ont été contraints par manque de moyens financiers soit 3 points de plus que l’an passé. Cette érosion du pouvoir d’achat explique le recul des transports aériens (moins 3 points cet été).

« C’est simple ! 79% des Français choisissent la route pour leurs vacances d’été en France (voiture, camping-car, moto). Par ailleurs, des tarifs parfois élevés, notamment pour les hébergements et la restauration, ont conduit les Français à faire des arbitrages dans leurs dépenses. De l’avis de nos adhérents, les visites et loisirs pendant les vacances ont été moindres. On note également une légère baisse de la durée de séjour (8 jours contre 9 en 2022), ainsi que la hausse des réservations de dernière minute. C’est pourquoi nous devons rester vigilants à proposer des offres pour toutes les bourses et sensibiliser nos réseaux de prestataires ! Quel que soit la catégorie socioprofessionnelle et le type de vacances choisi, le rapport qualité – prix devient central dans l’arbitrage », a averti François de Canson.

ENGOUEMENT DES FRANCAIS

Pour autant, il ne faut pas céder au tourisme bashing, anxiogène et stigmatisant, selon le président d’ADN Tourisme : « Nous devons rester pragmatique et, à chaque problème, trouver une solution au plus près du terrain. Il n’est jamais bon de faire d’une exception une généralité. Certes, de nombreux sites en France sont soumis plusieurs jours par an à de forts pics de fréquentation. Notre chance réside en la pluralité de l’offre et l’hétérogénéité de nos territoires. Les alternatives existent et les moyens techniques répondant aux enjeux se développent, notamment la mise en place d’une stratégie nationale sur la gestion des flux. Ou, des actions très concrètes sur les territoires des systèmes de réservation dans le parc des Calanques, en Corse ou sur les îles d’Or dans le Var.

Avec le Comité Régional de Tourisme, nous avons signé un partenariat avec Waze, le géant de la localisation pour améliorer la fréquentation des parcs naturels. Cette méthode fait école. Nous lançons à l’automne Nice Cote d’Azur en Hiver pour lisser toujours plus notre fréquentation ».

« L’engouement des Français pour la France par rapport à 2022 est intact (à un point près), surtout quand la saison estivale n’est pas terminée et que les intentions de départ pour fin août, ainsi qu’en septembre et en octobre s’annoncent plus élevées que l’année passée. Près de la moitié des Français envisage de partir en septembre pour un week-end ou des vacances (+ 6 points par rapport à 2022). Et, 35% d’entre eux projettent de voyager en octobre (hors vacances scolaires), soit plus 5 points. La venue du pape François le 23 septembre à Marseille et la Coupe du Monde de Rugby devraient favoriser le rayonnement des villes hôtes mais aussi leur proche environnement. L’été n’est pas fini ! 2023 non plus », a lancé, avec son enthousiasme communicatif, le maire de La Londe-les-Maures.

Photo DR.

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