L'edito hebdomadaire (...)

L’edito hebdomadaire - Il était temps !

N’avez-vous pas remarqué que l’ambiance politique s’est un peu détendue ces derniers jours ?
Pas de Mélenchon en colère, pas de procès en sorcellerie ou en légitimité, peu d’invectives volant aussi bas qu’hirondelles un jour d’orage. Un vrai coup de mou estival... qui fait sacrément du bien ! Toujours dans l’attente d’un nouveau Premier ministre et d’un gouvernement, les Français ont détourné leur attention vers les Jeux olympiques de Paris qui leur offrent un peu d’air frais après ces dernières semaines irrespirables.
Ne soyons pas naïfs : c’est évidemment reculer pour mieux sauter, et l’on ne parle pas ici de la perche, de la longueur ou de la hauteur.

À droite, on se livre à de savants calculs pour savoir s’il est envisageable et raisonnable (ce qui reste à démontrer) de s’allier entre Macronistes, Modem et LR compatibles sur un programme « technique » qui permettrait de rafler Matignon et de poursuivre comme avant.
À gauche, on se rappelle être arrivé en tête aux législatives et l’on considère donc que le président se doit de nommer un chef de gouvernement issu des rangs du Nouveau front populaire. Sauf que rien n’est écrit, et que PS, écolos et Insoumis sont très loin de disposer d’une majorité qui leur permette de piloter le char de la France.

Particulièrement discrets en ce moment, Jordan Bardella et Marine Le Pen se consolent d’une défaite toute relative aux législatives en imaginant (pas besoin de faire de gros efforts) que la situation actuelle les place dans les meilleures conditions pour la prochaine présidentielle. Un plantage du système traditionnel leur ouvrirait un boulevard sur le thème ressassé par le RN d’une classe politique soit disant « incapable » et du « on vous l’avait bien dit... ».
En attendant des lendemains qui seront plus tonitruants dès la fin de la trêve olympique, les sénateurs socialistes ont allumé une petite mèche dans la torpeur estivale en déposant une proposition de loi sur le financement de l’audiovisuel public. Ils souhaitent mettre en place une contribution progressive car, depuis la suppression de la redevance en 2022, le budget des radios et télés publiques est abondé par une fraction de TVA. Or, il s’agit d’un mode de financement temporaire, qui nécessite maintenant une modification de la loi organique pour le pérenniser avant la fin de cette année. Service public contre médias privés : en voilà une belle occasion de faire monter la pression tout en cachant ses arrière-pensées derrière de grands principes de pluralisme, de liberté d’information. Même plus besoin de Cyril Hanouna, de Pascal Praud, ni de l’autorité de l’audiovisuel qui a coupé le sifflet à C8 après moult dérapages, pour nous ambiancer les soirées. Le spectacle va reprendre, c’est sûr.

Cela dit, je file maintenant devant ma télé sans redevance pour retrouver les champions des JO qui nous aurons au moins consolés de nos petites misères en apportant ce souffle de jeunesse et d’enthousiasme dont notre vieux pays a tant besoin.

Jean-Michel CHEVALIER

deconnecte