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Jérôme Viaud : « Place à l’action » face au dérèglement climatique

La communauté d’agglomération du pays de Grasse (CAPG) organisait mercredi 18 septembre la première édition de « Climat : chaud devant ! » destinée à mobiliser tous les acteurs du territoire.«  C’est une stratégie, pas une incantation ». Jérôme Viaud, président de la CAPG et maire de Grasse, a expliqué qu’il portait pour sa collectivité une « stratégie climatique ambitieuse », en s’appuyant sur le plan climat air énergie territorial (PCAET) 2024-2029 adopté à l’unanimité le 20 juin dernier et pensé comme un « outil de planification transversale  ».

« Place à l’action !  », a lancé l’élu avant de détailler les objectifs opérationnels du PCAET : réduire de 23 % la consommation énergétique finale d’ici 2030 par rapport à 2012, réduire de 41 % les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 par rapport à 2012 et atteindre 32 % de production d’énergie renouvelable d’ici 2030 soit une multiplication par 4 par rapport à 2018. « Ces objectifs ne pourront être atteints qu’avec la mobilisation de tous les acteurs du territoire », a prévenu Jérôme Viaud, sachant pouvoir compter sur les personnes présentes à cette première : «  Vous êtes venus parce que vous êtes acteurs de ces sujets ».

« Actions vertueuses »

Xavier Montuelle, directeur territorial Alpes-Maritimes d’Enedis, et Jérôme Viaud ont signé une convention de partenariat pour la fourniture à la CAPG des données de consommations et de production d’énergies utiles afin d’alimenter son PCAET. © SG

« C’est dans cet esprit que nous avons organisé cette première journée de mobilisation (…) qui vise à mettre en lumière les actions vertueuses déjà en cours sur le territoire, à créer des synergies entre les acteurs du territoire et encourager le partage des bonnes pratiques en matière de transition énergétique  », a souligné M. Viaud, qui a ensuite signé une convention de partenariat avec Enedis.

L’événement était organisé en deux temps : une matinée à destination des élus et des professionnels, avec une conférence et des tables rondes et une après-midi avec des animations ouvertes à tous. La conférence, intitulée « Crise environnementale : de quoi parle-t-on ? Comment agir ?  », était présentée par Florent Favier, président fondateur de l’Institut des solutions et innovations soutenables (ISIS), qui a rappelé l’urgence de la situation et invité tout un chacun à l’action en réponse à l’éco-anxiété. Il a terminé en citant Winston Churchill  : « Mieux vaut prendre le changement par la main avant qu’il ne vous prenne par la gorge  ».
Ses propos et les questions-réponses qui ont suivi ont été « capturés » par deux facilitateurs graphiques, Viviane Morelle et Nicolas Verdot. Ils étaient présents pour permettre de conserver une trace écrite et synthétique de tous les échanges fructueux de la matinée. Utile pour continuer à avancer.

Les quatre axes stratégiques du plan climat de la CAPG

- Adapter le territoire aux effets du changement climatique
- Atténuer le changement climatique
- Continuer la transformation écologique des activités économiques
- Renforcer l’exemplarité de la CAPG en faveur de la transition écologique

Déjà des projets qui vont dans le bon sens


La première édition de « Climat : chaud devant ! » a permis, au cours d’une table ronde, de donner un coup de projecteur sur quatre initiatives locales novatrices et encourageantes.

Un projet « d’éolienne » routière

De gauche à droite : Romain Castellani, Sterenn Poupard, Valérie Paut et Marie-Thérèse Costa. ©SG

Romain Castellani, enseignant-chercheur au CEMEF – Mines Paris, a présenté un prototype qui pourrait permettre de produire de l’électricité en utilisant les circuits d’air liés à la circulation des voitures sur voies rapides. De premiers essais ont été effectués très récemment sur la pénétrante de Grasse. « Pour l’instant on ne produit pas d’électricité, on cherche à optimiser l’emplacement. Quels types de routes viser ? Combien d’appareils mettre ?  ». Ces éoliennes routières pourraient permettre d’apporter de l’électricité aux panneaux lumineux sur route qui, selon le chercheur, ne sont pas si faciles à installer et à alimenter, notamment dans l’arrière-pays.

Une étude porteuse d’espoirs dans la parfumerie

Marie-Thérèse Costa, chargée d’études Environnement et RSE au sein de Prodarom, a rappelé que l’industrie du parfum travaillait depuis plusieurs années sur la valorisation des déchets et notamment sur les résidus de végétaux après l’extraction des huiles essentielles. L’idée serait de pouvoir transformer cette biomasse en biogaz. Une étude de méthanisation des drèches (résidus) est en cours et les résultats seront connus d’ici la fin de l’année. « On espère pouvoir aller sur une gazéification hydrothermale », a indiqué Mme Costa. L’opération permettrait de réduire les déchets à 5 % contre 80 % actuellement.

La rénovation en cours des terrains de tennis couverts à la Paoute. ©SG

Des panneaux solaires sur des courts de padel

Valérie Paut, directrice générale de la société d’économie mixte (SEM) GREEN Energy 06, se félicite d’un «  projet de territoire multi-acteurs » à proximité du stade de la Paoute à Grasse, avec l’installation à venir de panneaux photovoltaïques au sein du All In Country club, qui souhaitait couvrir ses terrains de padel. D’autres panneaux seront installés sur un bâtiment déjà couvert, qui appartient à la ville et qui abrite des courts de tennis. Des travaux d’étanchéité étaient nécessaires et sans l’intervention de la ville, le projet global n’aurait pas été possible. Les panneaux photovoltaïques seront installés par l’entreprise grassoise Sun and Go. Le chantier devrait être terminé d’ici la fin de l’année. Les panneaux permettront autoconsommation et production d’électricité.

Agir pour réduire la pollution lumineuse

« C’est une pollution très discrète et très méconnue  », confie Sterenn Poupard, chargée de mission Réserve internationale de ciel étoilé (RICE) pour la communauté de communes Alpes d’Azur. Elle explique qu’avec une simple réduction de la luminosité dans certains villages, il est possible d’avoir des effets positifs sur le sommeil des habitants ainsi que sur la faune tout autour car de nombreux animaux sont affectés par cette pollution lumineuse (insectes, oiseaux et chauves-souris).

Visuel de Une : Jérôme Viaud ©S.G

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