
La Région Sud adopte un versement mobilité régional très contesté
- Par Sébastien Guiné --
- le 25 avril 2025
Le Conseil régional a voté le 23 avril, en séance plénière, pour la mise en place du versement mobilité régional (VMR) à partir du 1er juillet après que plusieurs régions ont rejeté son application et que d’autres y réfléchissent encore. Le Conseil régional a voté le 23 avril, en séance plénière, pour la mise en place du versement mobilité régional (VMR) à partir du 1er juillet après que plusieurs régions ont rejeté son application et que d’autres y réfléchissent encore.
Le VMR concernera donc toutes les entreprises régionales de plus de 11 salariés, sur 0,15 % de leur masse salariale. Le choix du président de région sera de le moduler en 2026, le ramenant à 0,08 % de la masse salariale. Renaud Muselier a tenu à rappeler en séance qu’il avait « toujours été là pour les entreprises de la région » et que « sur le principe » il n’était pas pour l’augmentation des impôts. Néanmoins, il a parlé de cohérence, assurant que cette mesure ne concernerait que 3,5 % des entreprises régionales et qu’elle bénéficierait à 100 % des salariés. Jean-Pierre Serrus, appartenant au groupe de la majorité Notre Région d’abord, vice-président chargé des transports et de la mobilité durable, a expliqué que « cette nouvelle solution de financement » permettrait « d’accélérer la décarbonation », « de moderniser les transports régionaux », « de financer l’augmentation, dès cette année, de l’offre de trains,+30 %, et de cars régionaux, +6 % » et de réduire « les prix des abonnements des TER en PACA de 20 % ». « Cela bénéficiera aux salariés, qui représentent 96 % de nos abonnés et aux entreprises qui prennent en charge 50 % des abonnements », a-t-il ajouté. Franck Allisio, président du groupe Rassemblement national, droite populaire et indépendants, a pour sa part estimé qu’il s’agissait d’une « nouvelle taxe » et qu’elle « consiste à faire payer la mauvaise gestion de l’État à nos entreprises (qui sont) déjà parmi les plus taxées au monde ».
« Une atteinte à la compétitivité des entreprises »
Dans un communiqué de presse du 24 avril, de nombreux syndicats patronaux et fédérations des Alpes-Maritimes, dont l’UPE 06, le MEDEF 06, la CPME 06, la FBTP 06 et la FNTR, s’élèvent contre cette décision, qui selon eux, ne va pas concerner 3,5 % des entreprises de la région mais 15 %, en se basant sur des chiffres de la DREETS PACA et de l’URSSAF. Le VMR constitue, selon ces organisations, « une atteinte à la compétitivité des entreprises », « une distorsion de la concurrence entre les régions françaises » et « un frein à l’attractivité du territoire régional ».
« Si ce combat est perdu pour 2025, notre détermination est intacte, tant nous avons fait valoir les intérêts des entreprises et porter leur voix », selon le communiqué. La FNTR 06-83 a en plus appelé « à l’action » dans un message diffusé sur le réseau social LinkedIn. « Nous devons réagir. Nous transporteurs, explorons toutes les possibilités d’action et de mobilisation de terrain qui s’offre à nous », a écrit son président, Franck Cannata.