Edito : Les affaires (...)

Edito : Les affaires reprennent...

Il y a quelques semaines, on voyait l’Ukraine plutôt mal engagée dans la guerre contre son puissant voisin : son territoire était lentement mais sûrement grignoté par des troupes russes plus nombreuses et le moral de ses habitants fondait comme une glace artisanale au soleil de juillet. Aujourd’hui, la poussée surprise de Kiev sur les terres de Poutine pourrait laisser penser que la puissance a changé de camp. Il n’en est rien, bien sûr. Que représentent quelques localités prises ou reprises à l’ennemi, sinon pour leurs habitants soulagés de voir flotter à nouveau leur drapeau et s’éloigner un ennemi brutal et honni ?
Si « gain » il y a depuis cette offensive, il est plus psychologique que stratégique. D’abord il redonne le moral aux Ukrainiens qui peuvent estimer que tout n’est pas perdu, la preuve, nonobstant le manque d’hommes et de munitions. Ensuite, il abime l’image de Vladimir Poutine dont la toute puissance savamment affichée est bafouée par ceux-là même qu’il pensait annexer en quelques jours. À défaut d’être une victoire décisive pour Kiev, c’est une défaite personnelle pour le tsar moscovite. Une (petite) partie de son territoire est envahi, ce qui constitue une première depuis juin 1941. Des villes russes sont à leur tour touchées par des bombardements et des populations obligées de fuir par milliers. Une « Bérézina » estivale dont on ne peut encore prédire si elle aura d’autres conséquences que la nomination de nouveaux hauts gradés, pour amuser la galerie et peut-être pour renverser la situation militaire.
Volodymyr Zelensky prépare l’avenir. Il attend de ses alliés occidentaux l’arrivée des F16 et de leurs pilotes qui permettront un meilleur contrôle du ciel, des canons Caesar supplémentaires capables de tirer avec précision en profondeur dans les lignes russes. Il prépare aussi les futures et inévitables négociations avec Moscou, dont le mieux serait qu’elles interviennent le plus vite possible. Dans cette partie de poker menteur avec les Russes, mieux vaut avoir de bonnes cartes dans sa manche, et disposer de « prises » à échanger avec l’ours mal léché…
Rien n’est encore écrit. L’avenir dépendra aussi et peut-être surtout du résultat de l’élection présidentielle américaine. Poutine, à qui tout semblait réussir avec un possible retour de Donald Trump à la Maison blanche en novembre, voit maintenant les étoiles se désaligner avec la mise sur orbite de Kamala Harris.


Nous publions cette annonce sur le « plus mauvais boulot en France », qui est à pouvoir rapidement (en principe) :
Urgent.
État au bord de la faillite recherche en CDD un H. ou une F. pour prendre la tête de son gouvernement.
- Instabilité et contestations garanties, conditions de travail éreintantes, ulcères à l’estomac prévisibles.
- Le (la) candidat(e) devra remonter le moral des réfractaires et grincheux, défendre le smicard sans désespérer le patronat, avoir le dos large pour supporter des critiques permanentes, composer avec les fortes têtes, être à jour de ses vaccins, savoir dégainer le 49.3 en douceur, faire allégeance au big boss tout en préparant la prochaine présidentielle sans en avoir l’air.
- Il (elle) devra développer des trésors de diplomatie pour négocier avec Bruxelles, discuter avec Mélenchon, Le Pen, Hanouna et autres grandes gueules. Ne pas avoir le syndrome du siège éjectable.
Bon salaire, avantages sociaux (cantine d’entreprise), sens de l’humour indispensable.
Envoyez CV à l’Elysée, qui transmettra.

Jean-Michel CHEVALIER

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