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La Foire de l’oignon, de l’ail et du boudin célèbre les productions provençales

Le 25 août, un grand nombre de Gardéens ont participé à la Foire de l’oignon, de l’ail et du boudin qui existe depuis 150 ans.

Il faut dire que l’an dernier, la fête avait été annulée par la suite d’une vigilance orange de dernière minute. Mais les pluies et le vent annoncés n’avaient pas été au rendez-vous ! Ce principe de précaution avait laissé un goût amer à certains commerçants et participants. Tout le contraire de l’oignon de la Garde qui est doux aux papilles, c’est bien connu ! Aussi, ce mauvais épisode de 2023 est désormais oublié. Et, le 25 août dernier, la ville de La Garde (et son rocher) a accueilli une manifestation plus que centenaire dédiée aux saveurs et au terroir provençal.

BÉNÉDICTIONS DE DIEU

Comme chaque année, tout a commencé par la messe de Saint-Maur en l’église de la Nativité de La Garde, en présence de Stéphane Rambaud, député du Var et des élus dont Jean-Louis Masson, président du Département et Hélène Bill, maire de La Garde. Ils ont assisté à la bénédiction et à la procession du buste de Saint-Maur, accompagnée de talentueuses danses folkloriques provençales.
À cette occasion de cette traditionnelle fête qui met à l’honneur la Provence, Stéphane Rambaud, député de la 3ème circonscription du Var, a lancé : « Cette fête populaire ravit les amateurs de produits du terroir cultivés, avec patience et amour, par nos agriculteurs locaux. Je suis heureux de représenter cette belle circonscription. Vive la Provence ! Vive le Var  ».
Dans son enseignement, le prêtre Charles a rappelé aux fidèles : « Tous les produits de la terre sont des bénédictions de Dieu et qu’il faut avoir une pensée pour les agriculteurs qui les produisent avec ferveur et nous les proposent pour confectionner de bons plats comme le boudin  ».
Aussi, le livre des Nombres, au chapitre 11, précise la pensée des Hébreux : « Nous nous souvenons des poissons que nous mangions en Égypte, et qui ne nous coûtaient rien, des concombres, des melons, des poireaux, des oignons et des aulx, c’est-à-dire les gousses d’ails ».
Il faut savoir que l’oignon et l’ail sont des produits naturels qui sont aussi de puissantes médecines ancestrales ! Antibactérien pour l’oignon. Antibiotique pour l’ail.

SAVEUR SUCRÉE DE LA POMME

Sur le parvis de l’église de la Nativité, les personnalités et le public ont assisté à la bénédiction des oignons par le prêtre Charles. Auparavant, Jean Louis Masson a raconté l’histoire de Saint-Maur : « En 542, Saint-Maur passait par La Garde. Il fut molesté car pris pour un brigand. Une vieille femme le voyant affamé lui donna du pain et des oignons. Reconnaissant, il bénit ces derniers et, depuis ce jour, les oignons de La Garde ont la saveur sucrée de la pomme » !
Puis, un spectacle folklorique provençal, fortement applaudi, a été donné par La Farigouleto (qui veut dire thym).
Enfin, une longue procession, accueillie avec enthousiasme, s’est élancée dans les rues de La Garde. Durant la procession, des passants ont demandé où l’on pouvait se procurer de vrais oignons de La Garde.
Un exercice plus que difficile comme le rappelle, désolé, Max Bauer, président de la Coordination Rurale du Var et de Paca qui participait à la procession en portant le buste de Saint-Maur : « Malheureusement, le peu de production est vendu très rapidement. A ce jour, il ne reste que trois producteurs qui font leur propre graine et la production est de moins de 5 tonnes.
Mais la production de cet oignon, qui fait partie de l’histoire de Saint-Maur, peut être remplacée par d’autres variétés. Mais, on mentira aux consommateurs ! Nous sommes à un tournant de notre société où nous risquons de perdre nos cultures, nos valeurs, notre patrimoine, les richesses de la France, créées par des hommes et des femmes du monde agricole, à l’origine de nombreuses fêtes et traditions. Que voulons-nous laisser aux générations futures
 » ?

DES REVENDICATIONS JUSTES

Un dossier suivi avec attention par Stéphane Rambaud en tant que parlementaire : «  Alors que les agriculteurs luttent pour la reconnaissance de la valeur de leur travail et la dignité de leur position dans la société, j’ai interpellé le ministre de l’Agriculture pour souligner la justesse de ces revendications. Un mouvement général de mécontentement du monde agricole s’est fait jour en Europe. Il est vital de relayer au plus haut niveau de l’État le cri de désespoir et d’alerte que lance une profession essentielle à la survie de la Nation. J’espère que des solutions réalistes et rapides seront avancées par le ministre pour que vive une agriculture française libre de toute entrave et réglementation excessive ».
Déjà au printemps, le député du Var s’était adressé au ministre de l’Agriculture sur le mal-être du monde agricole : « Hausse des charges, réduction de l’usage des pesticides, multiplication des normes, limitation des rejets d’azote, concurrence des produits alimentaires étrangers non soumis aux mêmes contraintes réglementaires, augmentation imposée aux jachères, crises sanitaires à répétition, manque de considération des politiques européennes, incohérences de la politique française, flambée du coût des intrants, phénomènes météorologiques extrêmes multiples, hausse de fiscalité sur le gazole non routier, instabilité des revenus des exploitations, limitations de l’usage de l’eau, hausse exponentielle des réglementations environnementales sont autant d’éléments qui alimentent le mécontentement et le sentiment de déclassement du monde agricole  ».

Photo de Une : ©RESSE AGENCE

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