Terrorisme : Éric Pauget

Terrorisme : Éric Pauget réclame un débat sur la reconnaissance faciale

Éric Pauget, député LR des Alpes-Maritimes, et son collègue Robin Reda (LR, Essonne) viennent d’écrire au président de l’Assemblée nationale Richard Ferrand pour le sensibiliser dans un long plaidoyer à l’utilité de la reconnaissance faciale en matière de sécurité et de lutte contre le terrorisme.

Sans mésestimer les réticences d’une partie du public quand cette technologie est mise en œuvre par l’Etat, parce que considérée comme intrusive et dangereuse pour les libertés, les deux signataires s’étonnent de cette défiance qui ne se manifeste pas lorsqu’il s’agit… d’ouvrir son smartphone ou payer ses achats grâce à la reconnaissance faciale. « Il faut probablement remonter à la défiance de la vidéosurveillance pour comprendre les craintes de voir émerger une société du Big Brother, finalement dissipées, quand la vidéoprotection s’est imposée comme un outil pertinent et particulièrement efficace dans la lutte contre les infractions et l’identification des auteurs d’ agressions ».

Les deux députés affirment que de nombreuses collectivités dotées de systèmes de vidéoprotection modernes demandent d’ailleurs «  le droit d’expérimenter cette technologie pour faire face à une pression terroriste qui s’accroit lourdement, et pallier les limites des moyens humains ne nous permettant plus de suivre l’ensemble des menaces disséminées sur notre sol  ».

Appel à un débat national

Eric Pauget et Robin Reda considèrent qu’aujourd’hui «  nous sommes arrivés à la croisée des chemins entre le besoin de prévenir le risque croissant d’attentats et l’exigence de respecter les libertés publiques sans compromettre la préservation du droit à l’anonymat ». Ils appellent donc à un débat national pour que le législateur puisse définir un cadre légal précis, garant d’une utilisation proportionnée de la reconnaissance faciale.

« Force est pourtant de constater que le recours à la reconnaissance faciale déployée au sein des aéroports de Paris, permet de renforcer l’authentification des passagers empruntant les nouveaux sas de contrôle automatisés » poursuivent les députés à l’appui de leur démonstration. «  Or, jamais l’œil humain d’un agent de renseignement scrutant les écrans des centres de supervision urbains ne permettra aux services spécialisés d’exploiter toutes les données des 900 000 caméras de vidéoprotection installées sur notre territoire ».

Les députés demandent donc « avec pragmatisme et raison gardée » l’ouverture d’un débat pour autoriser le recours à une «  expérimentation responsable de la reconnaissance faciale antiterroriste ».

Illustration de Une : DR Ville de Nice.

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