Tour de France de la (…)

Tour de France de la simplification : Une ministre à l’écoute du terrain à Mougins

  • le 11 avril 2025

À l’initiative de la députée Michèle Tabarot, Véronique Louwagie s’est arrêtée à Mougins le 4 avril pour discuter avec des chefs d’entreprise de leurs difficultés face aux normes.

«  Je ne crois pas au grand soir de la simplification mais à une addition de mesures issues du quotidien des entreprises. » La ministre déléguée à l’Artisanat, au Commerce, aux PME et à l’Économie sociale et solidaire poursuit son tour de France de la simplification, qui selon elle ne se décrète pas depuis Paris mais doit se construire « à partir de situations concrètes  ». Sa feuille de route repose sur trois piliers : simplifier, protéger et accompagner. Simplifier, parce que «  le poids de la norme représente 4 % du PIB » et que cela détourne les chefs d’entreprise de leur cœur de métier. Protéger, en agissant sur les délais de paiement, qui pénalisent les PME. Et accompagner, notamment en facilitant la transmission d’entreprises : « Aujourd’hui, une entreprise sur deux n’est pas reprise », alerte-t-elle, entourée d’élus du territoire, dont Michèle Tabarot et le maire de Mougins Richard Galy.

« L’une ferme, l’autre prospère »

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Les échanges ont fait émerger plusieurs pistes. Parmi elles : la mensualisation des loyers commerciaux, la simplification des bulletins de salaire ou encore la réduction drastique du nombre de CERFA, de 1 ?800 à 200. Un pharmacien mouginois, préoccupé par l’impact des normes, a interpellé la ministre : « Chaque jour, je vois l’impact des normes sur mon activité. Pouvez-vous faire quelque chose pour mieux mesurer leur effet ? » Véronique Louwagie lui a répondu en présentant le futur « test PME », un outil d’évaluation en amont de l’impact des textes législatifs, transmis aux parlementaires. Face aux géants du e-commerce, plusieurs professionnels ont dénoncé la concurrence déloyale face à des revendeurs de produits importés. Un entrepreneur du BTP raconte : « Une entreprise locale, avec des salariés, fabrique des bougies parfumées ici, paie ses taxes. Juste à côté, une autre revend des bougies importées de Chine, sans charges comparables. L’une ferme, l’autre prospère. » La ministre a reconnu la nécessité de renforcer les contrôles, notamment sur les plateformes étrangères, comme Temu ou Shein. « Ces sujets sont désormais sur la table à Bruxelles  », a-t-elle assuré.

Une dizaine de propositions

D’autres ont évoqué les effets de seuil, le droit du travail, ou les difficultés d’accès aux marchés publics. Sur ce point, la ministre a détaillé plusieurs mesures : une plateforme unique (PLACE), des seuils relevés (jusqu’à 143 000 € pour les startups innovantes), une part accrue réservée aux PME. « La commande publique représente 200 ? milliards d’euros. Il faut que les TPE puissent en bénéficier.  » Interpellée par Fabio, 17 ans, sur l’aide à l’entrepreneuriat des jeunes, la ministre a souligné l’importance des dispositifs existants, des reprises d’entreprises et de l’appui des chambres consulaires. « À chaque étape, je repars avec une dizaine de propositions. Certaines seront expérimentées, d’autres feront l’objet d’un travail législatif. »

Le texte, débattu ces jours-ci à l’Assemblée nationale, vise une simplification concrète et partagée.

Photo de Une. ©M.M