Un pied devant l'autre

Un pied devant l’autre

Levé du pied gauche ce matin.
Grognon. Envie de tout voir par le bout négatif de la lorgnette. Par exemple, ce catalogue aux couleurs criardes, destiné à donner du génie à nos idées, plus sûrement à provoquer des envies d’achats de produits dont nous n’avons guère besoin.
Comme ce magasin et les autres sur le même créneau sont ouverts « même le dimanche », on ne peut que craquer pour cette indispensable « pieuvre jet d’eau à brancher sur le tuyau d’arrosage » ou sur cet « alligator jet d’eau en plastique ». Je suis évidemment intéressé par la « raquette attrape insecte électrique » qui va me transformer en champion de tennis aux dépens des moustiques. Si mes smashs s’avèrent insuffisants pour terrasser ces démons ailés, alors j’investirai dans la borne insecticide solaire « 3 en 1 à poser ou à suspendre ». En regrettant toutefois que l’on n’ait pas encore inventé pour de calmes soirées au bord de la piscine une bombe à neutrons dont les effets seraient limités à tout ce qui vole, rampe et pique nos délicats épidermes.
Comment aussi se passer plus longtemps de cette piscine pour chien afin que Médor puisse «  jouer et se rafraîchir  ».
Quelle sera la durée de vie de ces objets qui finiront inévitablement dans les déchets ultimes ? Ils appartiennent à la catégorie des petits plaisirs d’achats qui viennent battre nos bonnes résolutions écologiques...


Levé du pied droit.
Bonne humeur matinale, envie cette fois de prendre la lorgnette par le bon bout. Déjà me voilà soulagé pour un certain nombre de membres de l’ancien gouvernement envoyés en vacances après de bons et loyaux services, pas forcément récompensés à la hauteur de leur dévouement. Je me réjouis aussi pour les nouveaux secrétaires d’état. Ces petites mains laborieuses restent dans l’ombre de leurs ministres de tutelle, et dans quelques mois (années ?) leurs noms resteront sûrement aussi inconnus que ceux qu’ils viennent de remplacer.
Content aussi que Raquel Garrido, députée de la Nupes, ait porté aux pieds de modestes sandales en bois et cuir. Sur une photo publiée sur les réseaux, des internautes avaient cru reconnaître un modèle de chaussures onéreuses d’une grande marque. Une fake news, reprise sur Twitter par le député François Cormier-Bouligeon, ex PS devenu Renaissance, qui a finement accusé sa collègue du palais Bourbon de porter des pompes à « 600 euros la paire » soit « un demi smic », une vraie provoc’ pour cet élu converti au macronisme. Sauf qu’avec ce petit cadeau de ses filles pour passer l’été avec les doigts de pied à l’air, la mélenchoniste ne contribue pas aux mirobolants résultats des entreprises françaises de luxe. L’accusation de « tartufferie » se retourne donc vers celui qui a gazouillé trop hâtivement.
Je suis aussi ravi de recevoir bientôt ma petite note de Bercy pour les impôts sur le revenu 2022 : cela prouve que, nonobstant l’inflation, j’ai encore des revenus à dépenser une fois réglés les taxes diverses, cotisations et autres prélèvements qui jalonnent toute l’année mon agenda fiscal et social.
La chance que j’ai !

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