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Consultation à 25€ : qui va payer et combien ?

Depuis le 1er mai 2017, la consultation chez un médecin généraliste coûte 2€ de plus, soit 25€ au lieu de 23€. Réclamée depuis plusieurs années par les médecins, cette revalorisation introduit également une hiérarchisation dans les consultations et donc de nouveaux tarifs pour les actes complexes. Comment vont évoluer les remboursements de la sécurité sociale et des mutuelles ? Quel coût final pour l’assuré ? Mutuelle-Conseil fait le point.

L’analyse de l’expert Julien Fillaud, DG de Mutelle-conseil.com

Pour l’instant le portefeuille de l’assuré n’en souffre pas

Signée en septembre dernier par l’assurance maladie et les syndicats de médecins, la nouvelle convention médicale instaure comme mesure phare l’augmentation de la consultation chez les généralistes qui coûte désormais 25€. Son prix n’avait pas bougé depuis 6 ans.

Sur ces 25€, la part de remboursement de la sécurité sociale demeure à 70% soit 17.50€ (16.10€ auparavant avec la consultation à 23€). En réalité, cette prise en charge est de 16.50€ puisqu’une participation forfaitaire de 1€ est toujours demandée au patient. Pour les 7.50€ restants, les assurés pourront compter sur leur complémentaire qui en principe couvre très bien les soins de ville dans le cadre du parcours de soins coordonnés.

Attention, les médecins, qui souhaitent un alignement des prix avec le reste de l’Europe où la consultation coûte en moyenne 40€, annoncent déjà se mobiliser pour la suite.

Jusqu’à 60 € pour une consultation

Cette revalorisation n’est pas la seule nouveauté tarifaire qui va toucher les Français. En effet, les praticiens réclamaient depuis longtemps une hiérarchisation de certains actes qui demandent plus de temps avec le patient et une formation spécifique.

L’accord, qui selon l’assurance maladie ferait baisser le recours aux dépassements d’honoraires, prévoit notamment qu’une visite pour un enfant de moins de 6 ans passe de 28€ à 30€. Par ailleurs, les consultations complexes pourront coûter jusqu’à 46€ (première consultation de contraception, suivi d’un diabète ou d’un cas d’obésité), voire 60€ quand il s’agira de patients atteints de pathologies graves type cancer ou VIH.

Là encore, l’assuré ne le sentira pas passer tout de suite car la sécurité sociale ne fait que revoir sa base de remboursement et continue à assumer 70% de ces actes. Les 30% restants font toujours partie de la prise en charge des mutuelles.

A court terme, cette augmentation sera indolore pour les patients qui bénéficient d’une mutuelle, soit 95% des Français. Pour les 5% non couverts, le reste à charge sur une consultation passera de 6.90€ à 7.50 €.

C’est en revanche à moyen terme, peut-être dès l’année prochaine, que les mutuelles pourraient répercuter cette hausse sur leurs tarifs. De fait, cette augmentation sera indirectement assumée par les assurés.

Si chaque organisme assureur aura sa propre politique tarifaire, il y a fort à parier que certains choisiront d’impacter les contrats en cours et d’épargner les nouveaux afin de rester attractifs.

Remettre en concurrence son contrat d’assurance sera plus que jamais pertinent. Ce sera aussi l’occasion de vérifier l’adéquation entre garanties et dépenses de santé.

Photo de Une : (illustration Cabinet médecin DR)

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